Crise migratoire : les Européens doivent faire front ensemble selon Johannes Hahn

Crise migratoire : les Européens doivent faire front ensemble selon Johannes Hahn
Par Euronews
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Alors que l’Europe est confrontée à l’arrivée massive de réfugiés en provenance notamment des Balkans occidentaux, Euronews fait le point sur la

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Alors que l’Europe est confrontée à l’arrivée massive de réfugiés en provenance notamment des Balkans occidentaux, Euronews fait le point sur la question migratoire avec Johannes Hahn, le commissaire européen en charge de la politique de voisinage et des négociations d‘élargissement de l’Union européenne.

Accueil des réfugiés : un défi commun

Natalia Richardson-Vikulina, Euronews:
“M. Hahn, comment comptez-vous convaincre certains des États membres de l’Union européenne, tels que le Danemark, la Hongrie ou le Royaume-Uni, de prendre une part plus active dans le règlement de la crise migratoire actuelle afin d’y apporter une réponse européenne commune ?”

Johannes Hahn, commissaire européen en charge de la politique de voisinage et des négociations d‘élargissement de l’UE :
“Les récents événements tragiques – je pense par exemple à ces gens retrouvés morts dans un camion en Autriche, mais aussi à tous ceux qui ont perdu la vie en traversant la Méditerranée … Tous ces drames ont contribué à une prise de conscience, à un changement d’attitude du grand public qui nous aide à réagir ensemble de façon coordonnée. Cela a aussi permis de convaincre – qu’on le veuille ou non – les responsables politiques nationaux. Prenez les déclarations faites à l’occasion du récent sommet sur les Balkans occidentaux organisé ici à Vienne, elles sont unanimes : la solution passe indéniablement par une réponse européenne.”

“Discussing w.#ForeignMinisters common approach to tackle #migration crisis amidst breaking news on dead refugees1/2 pic.twitter.com/vuObSHyM55

— Johannes Hahn (@JHahnEU) 27 Août 2015

Natalia Richardson-Vikulina:
“Justement, les participants au sommet de Vienne sur les Balkans occidentaux ont estimé que l’Union doit davantage prêter attention à cette “route des Balkans de l’Ouest” empruntée par les migrants. Concrètement, qu’est-ce que cela implique ?”

Johannes Hahn :
“Tout d’abord, nous devons reconnaître que le nombre des réfugiés qui arrivent en Europe centrale via les Balkans occidentaux a augmenté de façon significative depuis le mois de juin. Leur nombre a été multiplié par six. Si j’insiste sur ce point, c’est parce ce n’est pas le problème des Balkans occidentaux. Les Balkans occidentaux ne sont que des pays de transit. Par conséquent, nous avons un intérêt partagé, un intérêt commun à régler cette question. Et c’est d’ailleurs pour cela que l’Union européenne a débloqué des fonds. Nous venons d’annoncer l’octroi d’une aide de 1,5 million d’euros à la Serbie et à l’ancienne république yougoslave de Macédoine ; une aide destinée dans l’immédiat, à héberger les migrants. Évidemment, la stabilisation de nos frontières extérieures est également un aspect très important concernant la problématique des réfugiés qui tentent de rejoindre l’Europe pour pouvoir éventuellement y demander l’asile.”

L’avenir des Balkans occidentaux se jouera au sein de l’UE

Natalia Richardson-Vikulina :
“Les pays des Balkans occidentaux ont déjà leur lot de difficultés au plan intérieur. Selon vous, les conséquences de la crise migratoire risquent-elles de retarder leur processus d’adhésion à l’Union européenne ?”

Johannes Hahn :
“À ce stade, je ne pense pas. Toutes les discussions que nous avons eues lors du sommet de Vienne sur les Balkans occidentaux, et en amont, lors des travaux préparatoire ont clairement indiqué que l’objectif poursuivi est celui d’une perspective européenne. On a pu observer cela parmi les participants au sommet, ainsi que dans les conclusions du sommet. Mais certaines choses doivent changer d’ici-là. Des changements d’ordre sociétal, environnemental ou encore économique. Nous devons donc aborder ces différentes questions en vue d’aider ces pays à devenir membres de l’Union européenne. Le sommet de Vienne a montré sans ambiguïté que la famille européenne souhaite voir cette partie du continent devenir membre de l’Union européenne dans un avenir proche.”

Natalia Richardson-Vikulina :
“Mais l’Union européenne compte aussi de nombreux réfugiés orginaires des Balkans occidentaux. Estimez-vous que ce serait une bonne chose de leur accorder des visas de travail ? Devrait-on les autoriser à travailler au sein de l’Union européenne ?”

Johannes Hahn :
“C’est un sujet dont l’ensemble des États membres doit discuter. Dans le cas présent, les solutions individuelles ne sont pas, à mon avis, la réponse adéquate. Cela reviendrait à créer une autre forme de différentiation qui n’apporterait rien de plus. Donc nous devons nous pencher sur cette question et en discuter ensemble. Mais, je pense que la plupart des gens… D’après mon expérience, je dirais qu’au moins 80 % des gens souhaitent rester là où ils sont nés. S’installer ailleurs ne constitue qu’une solution de second choix. Et c’est pour cela que nous devrions nous concentrer sur le développement économique de cette région. Ces gens qui, pour la plupart, ont reçu une excellente éducation et sont compétents devraient, par conséquent, avoir la possibilité de travailler dans leur région d’origine.”

Natalia Richardson-Vikulina :
“Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne a déclaré il y a près d’un an qu’il n’envisageait pas de nouvel élargissement au cours des 5 prochaines années. C‘était le bon message politique à adresser aux Balkans occidentaux, selon vous ?”

Johannes Hahn :
“Je vous concède que cela a irrité certaines personnes. Cela dit, la reprise de l’acquis communautaire, c’est-à-dire de l’ensemble de la législation européenne, c’est autre chose. Parvenir à des changements durables qui passent par des modifications juridiques est un sujet à part et qui prend du temps. C’est justement par souci de clarté, d‘équité et de transparence que nous avons dit qu’il n’y aurait pas de nouvelles adhésions au cours de ce mandat. C’est un message très important. Pour autant, ce n’est pas du temps perdu. Aux pays candidats à l’adhésion de le mettre à profit pour remplir toutes les conditions requises dans les meilleurs délais. La balle est dans leur camp. Et comme je le dis toujours, sur ce terrain, il n’y a aucune limitation de vitesse !”

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