Tout ce qu'il faut savoir sur les élections législatives grecques...

Tout ce qu'il faut savoir sur les élections législatives grecques...
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Par Pierre Assémat avec Bureau d'Athenes
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*Quand se déroulent les élections législatives ? Les élections ont lieu le dimanche 20 septembre. Les bureaux de vote ouvrent à 07h00 du matin heure

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*Quand se déroulent les élections législatives ?
Les élections ont lieu le dimanche 20 septembre. Les bureaux de vote ouvrent à 07h00 du matin heure locale (06h00 CET) et ferment à 19h00 (18h00 CET).

*Pourquoi ces élections sont-elles importantes ?
Après l‘échec de l‘élection présidentielle en décembre dernier (le principal candidat n’est jamais parvenu à obtenir 180 voix, soit 60% de l’hémicycle de la Vouli), la coalition gouvernementale, alors menée par Antonis Samaras a dû convoquer de nouvelles élections. Elections qui donc en janvier ont porté ‘Syriza’ et son leader Alexis Tsipras au pouvoir.
Avec son ministre des Finances, Yanis Varoufakis, il décide de changer de ton et de ligne quant aux négociations sur le second plan d’aide à la Grèce. Car Tsipras a été élu sur la promesse d’une remise en question des réformes et de l’austérité économique imposées par les bailleurs du pays.
Un premier accord de principe est obtenu fin février, puis les négociations entre Athènes et ses créanciers commencent à accrocher. Dans le même temps, les liquidités du pays continuent de se réduire comme peau de chagrin, et les scénarios d’un Grexit –une sortie de la Grèce de la zone euro– commencent à refaire surface. Au mois de juin, le pays se montre incapable de rembourser le FMI et les négociations commencent à prendre une allure dramatique.
Dans un nouveau mouvement de défi, le Premier ministre convoque un référendum (5 juillet) appelant ses compatriotes à se prononcer sur le plan de sauvetage défini par la zone euro et le FMI. Fâchés, ses homologues européens coupent court aux négociations jusqu‘à l’issue de la votation populaire.
Comme si cela ne suffisait pas, les Hellènes se ruent dans les banques pour retirer leurs économies de peur de tout perdre. Le gouvernement n’a alors pas d’autre choix que d’imposer un contrôle des capitaux, limitant les retraits des citoyens Grecs à seulement 60 euros par jour.
Beaucoup estiment que ce référendum est un peu une manière de se prononcer pour ou contre l’euro. Bien que les médias grecs militent ouvertement en faveur du oui, les électeurs votent à 62% pour le non. Pour l’ancien Premier ministre Antonis Samaras il s’agit clairement d’une défaite. Il démissionne et laisse les clefs de ‘Nouvelle démocratie’ à Vangelis Meïmarakis.
Yanis Varoufakis estime que le ‘non’ des Grecs lui permet de mettre son veto au plan d’aide européen. Alexis Tsipras ne partage pas son point de vue, et le ministre des Finances démissionne dès le lendemain. Euclide Tsakalotos, principal négociateur grec auprès des créanciers, le remplace.

Une nomination appréciée par les Européens qui n’ont jamais caché leur ressentiment envers Varoufakis. Les négociations reprennent de plus belle pour s’achever dans un dernier élan qui aurait pu mal tourner. Après 17 heures d‘âpres discussions, les dirigeants des pays de l’eurozone s’entendent sur un nouveau programme d’aide sur 3 ans impliquant le MES (mécanisme européen de stabilité). Les fonds mis à disponibilité atteindront 86 milliards d’euros en échange de réformes structurelles et de nouvelles mesures d’austérité. Tout ce que rejetait Syriza et le parti des Indépendants avant les élections.

La signature de l’accord provoque d’ailleurs une scission au sein même de Syriza. Alors que l’accord doit être entériné par le Parlement une quarantaine de parlementaires du mouvement de gauche refuse de le voter et Tsipras doit s’appuyer sur l’opposition pour le faire passer. Face à ce demi-échec, ou demi-réussite, Alexis Tsipras choisi de démissionner, refusant de gouverner sans majorité claire.
De nouvelles élections sont alors convoquées.

*Comment se déroulent les élections ?
Le vote est obligatoire en Grèce pour les citoyens de 18 à 70 ans. Toutefois jamais aucune amende n’a été infligée envers ceux qui ont boudé les urnes.
La Vouli compte 300 sièges et la majorité parlementaire est de 151 sièges (50%+1).
250 sont distribués sur la base de la représentation proportionnelle. Il faut atteindre le seuil de 3% pour entrer au Parlement.
Les votes blancs, les votes invalides et les votes pour les partis qui tombent sous la barre des 3% ne sont pas comptabilisés pour la distribution proportionnelle.
Les 50 derniers sièges sont attribués au parti qui obtient la majorité des votes. La loi électorale stipule qu’une coalition n’est pas considérée comme un parti et que ses votes sont comptés séparément pour chaque parti.
À noter que Syriza, dont le nom signifie coalition de la gauche radicale, est devenu un parti à part entière en 2013.

  • Quels sont les principaux partis ?
    la Coalition de la Gauche radicale, Syriza, dirigée par Alexis Tsipras
    “Nouvelle démocratie”:http://www.nd.gr/ (ND), dirigée par Vangélis Meïmarákis
    “Unité populaire”:http://laiki-enotita.gr/ (LAE), dirigée par Panayótis Lafazánis
    “Aube dorée”:http://www.xryshaygh.com/, extrême-droite, dirigée par Nikolaos Michaloliakos
    “La Rivière”:http://www.topotami.gr/ (To Potámi), présidée par Stávros Theodorákis
    “Parti communiste de Grèce”:http://www.kke.gr/ (KKE), secrétaire-général : Dimítris Koutsoúmbas
    “Mouvement socialiste panhellénique”:http://www.pasok.gr/ (PASOK), présidé par Fófi Yennimatá
    “Gauche démocrate”:http://www.dim-ar.gr/ (DIMAR), dirigé par Fótis Kouvélis
    A noter que le PASOK et DIMAR sont alliés au sein de la coalition démocratique
    “Grecs indépendants”:http://www.anexartitoiellines.gr/ (ANEL), menés par Pános Kamménos
    “Union des Centristes”:http://www.antidiaploki.gr/ (EK), dirigé par Vassilis Leventis

Autres acteurs clefs de la vie politique grecque :
-Prokópis Pavlópoulos, président de la République hellénique
-Zoé Konstantopoulou, 11e présidente du Parlement grec

  • Quels sont les points importants de la campagne et les différentes positions politiques ?
    Le sujet le plus débattu de cette campagne électorale est sans conteste l‘économie. Voici les positions des divers acteurs politiques grecs (ce ne sont pas des citations, mais un résumé de leur pensée).

Koutsoúmbas/KKE : “Nous appelons le peuple à s’unir, à se révolter et à prendre le contrôle de tous les moyens de production. Nous ne sommes pas d’accord avec Unité populaire, parce que de revenir à l’ancienne monnaie n’est pas suffisant. L’ensemble de la société grecque nécessite des réformes radicales vers un véritable socialisme, où les travailleurs n’ont pas de patrons et où la production appartient et est dirigée par les travailleurs eux-mêmes. Nous ne soutenons aucun gouvernement et nous ne participerons à aucun cabinet, car ils sont tous pro-européens et pro-capitalistes.”

Yennimatá/Coalition démocratique : “L‘ère des gouvernements à parti unique en Grèce est terminé. Nous voulons devenir le pouvoir modulateur de la politique grecque. Nous voulons être la voie de la vérité et de la raison, le troisième pôle derrière SYRIZA et ND, et participer à un gouvernement pour aider la Grèce à surmonter ces temps difficiles. Nous avons fait des erreurs par le passé, mais avons tracé une ligne claire et nous voulons que le passé reste le passé. Nous voulons devenir le pouvoir modulatrice de la politique grecque.”

Kamménos/ANEL: “Nous faisons du bon travail en tant que partenaires gouvernementaux de SYRIZA et nous allons poursuivre sur cette voie. Nous voulons que tous les politiques corrompus quittent la politique grecque et finissent derrière les barreaux. Nous sommes la voix de droite dans un gouvernement de gauche, et nous sommes d’accord avec SYRIZA que la Grèce doit sortir des mémorandums et doit arrêter de faire des sacrifices. Par ailleurs, les Allemands sont néfastes.”

Leventis/Union des Centristes : “Les politiciens grecs ont trahi les électeurs. Nous devons rester dans l’eurozone mais aussi adopter des réformes qui nous garantiront notre indépendance. Si je suis élu, je peux faire sortir la Grèce du mémorandum en seulement deux mois, parce que je connais des gens en Europe [NDLR: il a réellement dit ça dans une intervention télévisée]. Pendant trop longtemps, nous avons vécu au-dessus de nos moyens, et aujourd’hui, nous le payons.”

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