Moscou avance ses pions en Syrie

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Par Euronews
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L’Europe est débordée par les arrivées massives de réfugiés syriens. Les images envahissent les écrans, sèment le trouble et la zizanie chez les

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L’Europe est débordée par les arrivées massives de réfugiés syriens. Les images envahissent les écrans, sèment le trouble et la zizanie chez les européens et servent en même temps de levier à l’offensive diplomatique russe. Une aubaine pour Vladimir Poutine.

“Les réfugiés fuient les intégristes avant tout. Et si la Russie n’avait pas soutenu la Syrie, la situation dans ce pays aurait été pire qu’en Libye, et le flux de réfugiés aurait été encore plus grand”, a estimé le chef du Kremlin.

La Syrie est la pièce majeure entre les mains du président russe. Et il n’est pas prêt de la lâcher. Comme il n’est pas prêt de lâcher Bachar el-Assad, tant, du moins que ses intérêts seront préservés. Moscou a beau continuer officiellement à démentir le renforcement
de sa présence militaire, de nombreux éléments attestent du contraire, qu’il s’agisse d’images satellite ou de _selfies _de soldats russes postés sur Facebook. La Syrie reçoit des avions, des armes ou des hommes de son allié russe. Lequel n’a pas changé de cap depuis le début de la guerre.

Car la chute d’Assad ou du moins du régime d’Assad ferait courir à Moscou de nombreux risques dont celui de perdre sa base de Tartous, sa seule base navale militaire en méditerranée et d’ailleurs hors ex-Union soviétique.

La Russie a des intérêt stratégique, économique mais pas seulement. Elle peut aussi tirer son épingle du jeu en s’impliquant dans la résolution du conflit syrien.
Certes, il y a l’amitié russo-syrienne, aussi vieille que l‘ère Brejnev-Assad père. Mais au fond, dans cette relation entre Etats, l’homme ne compte guère. Que Bachar el-Assad à terme soit sacrifié reste une option envisageable pour la Russie, pourvu que le régime syrien survive, et que Moscou soit l’artisan privilégié d’un accord, quel qu’il soit.

Dans cette démonstration de force diplomatico-politique, Poutine peut compter sur un allié de poids dans la région. L’iran veut aussi sa part du triomphe contre les terroristes de Daech, même s’il n’est pas prêt à s’engager. Le vice-,ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian exprime ainsi son soutien au pouvoir syrien :

“Bachar el-Assad, président légitime de la Syrie, sera une partie de la résolution politique du conflit syrien, quelle que soit l’initiative.”

Cette alliance met Washington dans l’impasse. En coulisse, les américains commencent à y réfléchir. Officiellement, le discours est moins tranché qu’il y a quelques mois :

“S’ils sont là pour combattre l’Etat islamique et seulement l’Etat islamique, c’est une possibilité dont nous allons évidemment discuter à New-York ces prochains jours. Mais s’ils sont là pour appuyer Assad et le conforter dans ce sentiment permanent selon lequel il n’aurait pas à négocier, alors je pense que c’est un problème”, a déclaré le secrétaire d’Etat américain John Kerry, faisant référence à l’Assemblée générale de l’ONU qui s’ouvrira lundi prochain à New-York.

Un “problème”, certes. Notamment pour l’opposition syrienne, grande perdante de cette partie d‘échec militaire et diplomatique. Mais auront ils- ceux qui veulent le départ d’Assad, mais plus encore la fin de la guerre – une autre solution à proposer dans quelques jours à New York?

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