Les conséquences économiques d'une indépendance catalane

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Par Euronews
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Des élections régionales se déroulent ce dimanche en Catalogne. Si les partis indépendantistes obtiennent la majorité des sièges au parlement et en

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Des élections régionales se déroulent ce dimanche en Catalogne. Si les partis indépendantistes obtiennent la majorité des sièges au parlement et en nombre de voix, ils ont promis d’enclencher le processus de sécession de l’Espagne. Quelles seraient les conséquences économiques ?

Le partage du fardeau de la dette espagnole

Etant donné le poids de la dette espagnole, cette question est cruciale. En cas de conflit entre les deux nouvelles entités résultant d’une sécession, la Catalogne pourrait très bien refuser de prendre en charge une partie de la dette. Au deuxième trimestre 2015, la dette s‘élevait à 97,7 % du PIB. Amputé de la Catalogne et de ses richesses, l’Etat espagnol serait considérablement appauvri sur le plan budgétaire. La question de la soutenabilité de la dette se poserait alors, et un soutien de Bruxelles serait probablement nécessaire.

Les banques s’alarment de la possibilité d’un Catexit

Le 18 septembre, à neuf jours du scrutin régional, les associations bancaires AEB et Ceca, qui regroupent des poids lourds du secteur bancaire espagnol, comme Banco Santander, CaixaBank, BBVA, Banco Sabadell, Bankia, mais aussi des étrangères, comme BNP Paribas, Citibank, HSBC et Société générale, ont tiré la sonnette d’alarme.

Partant du principe qu’une déclaration unilatérale d’indépendance entraînerait automatiquement une exclusion de l’Union européenne et de la zone euro, les grandes banques ont averti que ses membres pourraient être amenés à “revoir leur stratégie d’implantation” en Catalogne. La conséquence immédiate serait une réduction de l’offre bancaire, et un accès limité au crédit pour les particuliers et les entreprises.

Trois jours plus tard, le gouverneur de la Banque d’Espagne, Luis Maria Linde, allait encore plus loin. Partant du même principe, il a affirmé qu’une déclaration unilatérale d’indépendance signifierait la fin de l’accès au refinancement de la BCE pour les banques catalanes. Luis Maria Linde, par ailleurs membre du conseil des gouverneurs de l’institution de Francfort, va même plus loin, en agitant la menace d’un corralito argentin ou grec, à savoir un gel des dépôts bancaires.

Toutes ces déclarations sonnent comme des menaces à l’encontre des indépendantistes. Mais elles reposent cependant sur une inconnue: la réaction de Bruxelles à une sécession de la Catalogne. Comme on a pu le constater au moment du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, l’Union européenne n’est pas du tout préparée à ce genre de scénario.

La position peu claire de Bruxelles

Sur cette question, la Commission européenne a publié sur son site ce qui est sensé être sa position officielle, en cas d’indépendance décidée de façon unilatérale par la Catalogne. La version en anglais reste très vague et semble botter en touche, alors que le texte en espagnol indique que dans ce cas, elle serait de facto exclue de l’Union européenne. Ce double langage entretient donc le flou sur la position réelle de la Commission européenne

Quid des retraites ?

Les deux camps – souverainistes et unionistes – ne sont pas d’accord sur ce point. La plateforme Société Civile Catalane qui milite pour le maintien de la Catalogne dans l’Espagne au sein d’un système fédéral, affirme qu’en cas d’indépendance, les retraites baisseraient d’entre 6,7 % et 16,9 %, à cause de la baisse des revenus de l‘état. En effet, la Sécurité Sociale espagnole n’aurait plus l’obligation de verser les retraites des Catalans, c’est pourquoi elles devraient être recalculées.

Artur Mas, président de la Generalitat de Catalogne, et partisan de l’indépendance, a balayé ces spéculations d’un revers de main. Selon lui, au contraire, les retraites augmenteraient, en raison d’un taux de chômage plus faible qu’en Espagne, et donc, de cotisations plus élevées.

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