Hongrie : l'intégration des migrants vue par les communautés religieuses

Hongrie : l'intégration des migrants vue par les communautés religieuses
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Par Beatriz Beiras avec euronews Budapest
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Ils sont des milliers chaque jour à franchir la frontière hongroise, beaucoup ne font que traverser. Mais ces six derniers mois, 60 000 demandes

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Ils sont des milliers chaque jour à franchir la frontière hongroise, beaucoup ne font que traverser. Mais ces six derniers mois, 60 000 demandes d’asile ont tout de même été déposées en Hongrie. Venant en majorité du Kosovo, d’Afghanistan, de Syrie et d’Irak, nombreux sont ceux qui observent l’Islam. La société hongroise, comme la plupart des sociétés d’Europe de l’Est et Centrale, n’est pas habituée à vivre avec une communauté musulmane importante, d’où une certaine inquiétude. Mais imaginez, un instant alors, le saut dans l’inconnu pour les réfugiés.

Comment les intégrer ? Les autorités religieuses proposent des pistes de réflexions. L’Organisation des musulmans de Hongrie, qui regroupe environ 30 000 fidèles majoritairement sunnites, a son avis.

Une des manières d’intégrer les réfugiés musulmans, c’est de les traiter équitablement. C’est très important. Et puis, d’un point de vue religieux, le plus important, est qu’ils puissent correctement pratiquer leur religion et comprendre leur religion, l’Islam“, explique son président Zoltan Sulok.

Avant la Seconde guerre mondiale, 500 000 juifs vivaient en Hongrie, aujourd’hui, ils sont à peine 20 000 déclarés. Tout comme la société hongroise dans son ensemble, la communauté juive est divisée sur la question des migrants. Intégration ou assimilation. Le président de la Fédération des communautés juives de Hongrie penche pour l’intégration, un processus très long, bien différent de l’assimilation, qui nécessitent des décennies de travail et d’engagement des deux parties.

Si on regarde dans l’Histoire, on peut trouver de nombreux exemples de juifs et de musulmans vivant côte-à-côte en paix et en harmonie, formant une précieuse communauté, donc je ne crois pas qu’on devrait avoir peur de vivre à nouveau ensemble“ explique Andras Heisler.

Lors de la conférence des archevêques catholiques hongrois, personne n’a souhaité répondre à la demande d’interview d’euronews. Et c’est bien dommage, car la communauté catholique est la communauté religieuse la plus importante de Hongrie avec 4 millions de fidèles sur une population totale de 10 millions. Ecartelés entre le message du Pape François et celui du gouvernement, difficile peut-être de se positionner.
Reste que tout le monde peut s’accorder à dire que beaucoup de réfugiés vont d’abord devoir apprendre à vivre en paix.

Beaucoup de gens en Europe, surtout ici, en Europe centrale et orientale, oublient que, par exemple si quelqu’un vient d’Afghanistan, il ou elle vient de la guerre. Les gens en Afghanistan ne connaissent que la guerre depuis 1979. La génération qui arrive, n’a jamais vécu dans une société normale, comme la nôtre“, explique Zoltan Sulok.

Je ne pense pas que nous devrions avoir peur de la religion des autres. Non, nous ne devrions pas. Nous devrions avoir peur du terrorisme. Et ce sont les gouvernements et la responsabilité de l’Union européenne de repérer les terroristes dans la foule des migrants et des réfugiés. Il est de leur devoir de minimaliser le risque et le danger“ conclue Andras Heisler.

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