MSF à la recherche de la vérité sur le bombardement de son hôpital de Kunduz

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Par Euronews
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Les frappes de l’aviation américaine sur l’hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz en Afghanistan la semaine dernière n’en restera pas là. C’est

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Les frappes de l’aviation américaine sur l’hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz en Afghanistan la semaine dernière n’en restera pas là. C’est en tous cas ce que souhaite l’organisation humanitaire qui refuse de voir la mort de 22 personnes reléguée au rang de simple erreur ou de dommage collatéral et évoque un crime de guerre.

D’après la présidente internationale de MSF, Joanne Liu, même la guerre a ses règles et la vérité doit être établie :

Il est très important, que d’une manière ou d’une autre, la clarté soit faite sur ce qui s’est passé, et qu’en tant que communauté, nous réaffirmions que nous défendons les Conventions de Genève. Autrement, il nous sera impossible de continuer à travailler en tant qu’acteur humanitaire.

Etablir les faits, les mobiles et les intentions, c’est ce que réclame MSF qui en appelle à la commission humanitaire internationale.

L’hôpital de Kunduz, installé là depuis quatre ans, a été bombardé par les forces de l’Otan le 3 octobre dernier.

Depuis, le moins que l’on puisse dire est que les explications des responsables n’ont pas été claires.

Le chef des forces américaines et de l’Otan en Afghanistan, le Général John Campbell a été auditionné par le Sénat américain dès lundi. Voici ce qu’il a notamment déclaré :

Nous avons appris, que le 3 octobre, les forces afghanes essuyaient des tirs de positions ennemies et demandaient le soutien aérien des forces américaines. Une frappe aérienne a donc été menée pour éliminer la menace talibane et plusieurs civils ont été accidentellement tués.

“-Pour être clair, les frappes aériennes relèvent d’une décision américaine prise au sein de la chaîne de commandement américaine. Un hôpital a été frappé par erreur. Nous ne ciblerions jamais intentionnellement un établissement médical protégé_”.

Pour le chef des forces américaines et de l’Otan en Afghanistan entendu par le Sénat américain, les frappes ont donc été requises par les forces afghanes au sol, les Américains en assument la responsabilité, mais il s’agit d’une erreur.

Côté afghan, le bombardement de l’hôpital était simplement délibéré. Le ministère afghan de la Défense affirme que des talibans attaquaient l’armée depuis l’intérieur de l’hôpital :

Les zones où l’ennemi était caché, résistait et utilisait des vies humaines comme boucliers, ces lieux ont été reconquis et leur résistance a cédé“ a expliqué le Général Dawlat Waziri, porte-parole du ministère afghan de la Défense.

Médecins sans Frontière dément formellement cette information.

Reste une question, sans doute la plus troublante : s’il s’agit d’une erreur comme l’affirme l’Otan, pourquoi le bombardement a-t-il duré plus d’une demi-heure alors que la position de l’hôpital de MSF était connue et que celui-ci avait indiqué être attaqué ?

Pour y répondre, trois enquêtes internes ont été ouvertes par les Etats-Unis, l’Otan et l’armée afghane. Et l’enquête indépendante réclamée par MSF viendra peut-être éclairer cette affaire qui jette une ombre sérieuse sur la mission des Américains dans le pays.

Comme nous, ajoutez votre voix & partageons ce message pr obtenir des réponses ! #Kunduz#IndependentInvestigationpic.twitter.com/zETRI9OaZ9

— MSF France (@MSF_france) 7 Octobre 2015

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