France : vers la fin de l’avantage fiscal du gazole ?

France : vers la fin de l’avantage fiscal du gazole ?
Par Vincent Coste
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L’affaire Volkswagen a-t-elle été le déclic ? En France, l’un des pays les plus diésélisé au monde, le vent est sur le point de tourner. Dernier exemple en date, la sortie de la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, qui s’est prononcée pour « un rapprochement » des fiscalités entre l’essence et le gazole. Concrètement, le gouvernement de Manuel Valls envisagerait une baisse des taxes sur l’essence et une augmentation de celles-ci sur le diesel. Ce dernier bénéficie en effet d’un avantage fiscal de 15 centimes par litre.

Véritable serpent de mer en France, la fin de l’avantage fiscal dont jouit le diesel n’est pas envisagé dans l’immédiat. Si poser la question de sa disparition est « légitime » pour le Premier ministre français, le temps sera d’abord à la concertation, arguant du fait que la fin de cette mesure pourrait « représenter un coût supplémentaire pour les conducteurs » et « une mise en cause des emplois dans l’industrie automobile ». Il est vrai que les constructeurs français, PSA et Renault, sont de grands chantres du moteur mis au point par l’Allemand Rudolf Diesel au début du siècle dernier.

Si l’ampleur du « VW-Skandal » a porté un coup à la marque, l’ensemble des automobiles carburant au diesel sont également dans l’œil du cyclone. Le déclin déjà amorcé des ventes de voitures diesel neuves en Europe semble s’accroître. Et ce malgré les tentatives et les déclarations des acteurs de l’industrie automobile de produire des voitures diesel plus « responsables ». La systématisation du filtre à particule a été, par exemple, l’un des axes de communication du Français PSA. Selon ce dernier, les FAP équipant ses modèles seraient capables de retenir 99,9% des particules émises.

En France, au cours des neuf premiers mois de 2015, les véhicules à moteur diesel représentaient 58,2% contre 77,3% en 2008. Mais il est à noter que nombreux constructeurs, hexagonaux compris, ne proposent plus de voitures diesel dans certaines catégories de leur gamme, comme les lucratives mini-citadines. Les Renault Twingo ou Citroën C1 sont par exemple uniquement disponibles en essence. Le prix d’un tel véhicule, équipé d’un moteur répondant aux dernières normes en vigueur (Euro 6), serait trop élevé pour les consommateurs, selon les constructeurs. A puissance équivalente, le coût d’un véhicule essence sera toujours moindre et l’intérêt d’une motorisation diesel sur une voiture, qui se bornera à un usage citadin, est quasi nul. Mais si les ventes régressent quelque peu, le parc des véhicules particuliers était encore constitué de plus de 62 % de voitures diesel en 2015.

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