Législatives anticipées en Turquie : quels scénarios post-élections possibles ?

Législatives anticipées en Turquie : quels scénarios post-élections possibles ?
Par Euronews
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Malgré un contexte politique très tendu et une recrudescence des violences en Turquie, les élections législatives anticipées auront bien lieu le 1er

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Malgré un contexte politique très tendu et une recrudescence des violences en Turquie, les élections législatives anticipées auront bien lieu le 1er novembre prochain. Depuis juin dernier et la défaite du Parti pour la justice et le développement (AKP), privé de la majorité absolue, aucun gouvernement de coalition n’a vu le jour. C’est l’impasse politique en Turquie. Que peut-on attendre de ces élections ? Nous avons rencontré Murat Yetkin, rédacteur en chef du quotidien Hürriyet Daily News en Turquie.

“Lors des élections du 1er novembre prochain, Monsieur Erdogan et le Parti de la justice et du développement vont tenter de savoir s’ils peuvent récupérer ou non la majorité au Parlement”, dit-il.

euronews:
Nous nous trouvons dans une situation très différente des dernières élections. Le processus de paix a été interrompu, il y a une recrudescence des actions terroristes. Comment cela va-t-il se refléter sur cette élection ?

Murat Yetkin:
“Ce que vous avez dit est très important. Le PKK attaque à nouveau, les militaires ripostent de façon très dure et tuent, on assiste à des funérailles, à une violation des droits humains. C’est comme dans les années 90. Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, pousse à la majorité dans un Parlement ou quatre partis sont représentés. Il pense qu’un gouvernement à parti unique est possible. Si cela arrive, il aura une petite marge. Ce sera suffisant pour le président Erdogan, car dans ce cas-là, il agira comme dans un système présidentiel, sans réforme constitutionnelle. Il pense aussi qu’il sera de facto président aussi longtemps que l’AKP restera au pouvoir.”

Durant 40 jours, le président Erdogan et le chef de l’AKP ont négocié avec les sociaux-démocrates (CHP) d’un côté et les nationalistes (MHP) de l’autre, en vain. Aucun parti d’opposition ne s’est rallié à l’AKP pour former une coalition gouvernementale.

euronews:
Quels sont les scénarios post-élections ? Dans le pire et le meilleur des cas ?

Murat Yetkin:
“Le pire scénario serait de s’orienter vers un deuxième tour lors de ces élections. Car en termes d’investissements, la Turquie a déjà beaucoup perdu en 2015. Et elle perdrait aussi trop en 2016. Et nous ne pouvons pas savoir combien d’années cette situation floue va durer, car la Constitution l’autorise. Si l’AKP n’obtient pas la majorité, nous aurons un gouvernement de coalition. Et il y a deux possibilités pour un tel gouvernement. La première est une alliance entre l’AKP et les nationalistes et l’autre entre l’AKP et les républicains. Dans ce dernier cas, il s’agirait d’une coalition de consensus, ce que la Turquie n’a pas connu depuis de nombreuses années. Cette coalition de consensus réunirait les deux principaux courants politiques turcs. Sur ce modèle, il est hautement probable d’avoir une constitution démocratique. Une constitution qui ne serait certainement pas celle d’un régime présidentiel”.

De son côté, l’opposition prokurde accuse Recep Tayyip Erdogan de vouloir attirer à lui l‘électorat nationaliste, pointant notamment du doigt ses responsabilités dans l’attentat d’Ankara qui a fait près d’une centaine de morts samedi.

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