Portugal : un gouvernement de centre-droit en sursis ?

Portugal : un gouvernement de centre-droit en sursis ?
Par Beatriz Beiras avec Sandrine Delorme
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Une victoire teintée de défaite, celle de Pedro Passos Coelho aux législatives portugaises du 4 octobre. Car en perdant sa majorité absolue, le

PUBLICITÉ

Une victoire teintée de défaite, celle de Pedro Passos Coelho aux législatives portugaises du 4 octobre. Car en perdant sa majorité absolue, le Premier ministre s’est mis dans une position de faiblesse.

Son gouvernement de centre-droit, même avec la bénédiction du Président de la République, est d’ores et déjà en sursis.

Aníbal Cavaco Silva, en faisant usage de ses pouvoirs présidentiels, a fait appel à la tradition pour justifier son choix de Passos Coelho comme Premier ministre.

En 40 ans de démocratie portugaise, la responsabilité de former un gouvernement a toujours été attribuée à ceux qui ont remporté les élections“ déclarait-il le 22 octobre dernier.

Or cette fois la situation est inédite, car le leader du Parti socialiste, António Costa, s’est dit en position de former un gouvernement avec l’extrême gauche, le Bloc de gauche et la coalition communistes-verts, une alliance majoritaire au parlement.

Mais le président n’a pas retenu cette option, trop risquée selon lui.

Il est incompréhensible que le Président nomme un Premier ministre alors qu’il sait pertinemment qu’il n’a pas et n’aura pas le soutien d’une majorité au parlement“ avait réagi le chef du PS Antonio Costa le 22 octobre.

Costa et ses alliés pourraient en effet bien faire tomber le gouvernement minoritaire de droite si celui-ci maintient son programme d’austérité budgétaire.

C’est donc un scénario d’instabilité politique qui vient se greffer sur une situation économique qui reste fragile au Portugal.

La dette publique du pays se monte à 129 % de son PIB, le déficit budgétaire a atteint 7,2 % en 2014 et la croissance est estimée autour d’1,6% pour cette année.

C’est en mai 2014 que le Portugal est sorti de son programme d’aide internationale, mais quatre ans de crise (2011 à 2014) ont stoppé net la tendance à la réduction des inégalités et de la pauvreté. Tous les indices sont de nouveau en hausse.

Près de 20% de la population survit avec 411 euros par mois, au niveau du seuil de pauvreté, et le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s’est un peu plus creusé.

Inverser la tendance et augmenter de le pouvoir d’achat des Portugais font partie des défis du prochain gouvernement qui devra commencer par faire adopter le budget de l’Etat 2016. Et ses marges de manoeuvre sont toujours aussi étroites.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Luis Montenegro a remporté les élections législatives grâce à une coalition

Portugal : le résultat des premiers sondages est très serré

IKEA se moque d'un scandale politique portugais avec une nouvelle publicité