36 ans d'antiaméricanisme en Iran

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Par Euronews
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Il y a 36 ans, quelques mois après la révolution islamique en Iran, des étudiants envahissaient l’ambassade américaine à Téhéran, retenant en otage

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Il y a 36 ans, quelques mois après la révolution islamique en Iran, des étudiants envahissaient l’ambassade américaine à Téhéran, retenant en otage 52 diplomates et civils américains. Un siège qui allait durer 444 jours. Cet anniversaire, plusieurs milliers d’Iraniens l’ont commémoré en brûlant des drapeaux américains et en lançant des slogans contre le “grand satan”, encouragés par les déclarations haineuses de l’ayatollah Ali Khamenei qui fustige les “tentatives d’infiltration politique et culturelle” des Etats-Unis.

36 ans après cet événement qui marquait la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Washington, l’accord sur le nucléaire iranien ne semble donc pas avoir changé la donne. Conclu en juillet, cet accord devait pourtant ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre le pays et Occidentaux. C’est du moins ce qui était espéré. En renonçant à l’arme atomique, l’Iran allait voir les sanctions internationales levées et la politique de la main tendue allait porter ses fruits. Force est de constater qu’il n’en est rien.

Le président modéré Hassan Rohani, élu il y a deux ans sur la promesse de relations normalisées avec le monde extérieur et de nouvelles libertés, voit sa marge de manoeuvre se réduire de jour en jour et n’a pu opérer que des changements cosmétiques. Le véritable pouvoir reste aux mains des conservateurs, incarnés par l’ayatollah mais aussi par les Gardiens de la Révolution, dont les services de renseignements mènent une véritable chasse aux sorcières ces derniers jours.

Journalistes, activistes et intellectuels ont été interpellés, essentiellement sur des accusations d’espionnage ou de crime contre l’Etat. Parmi eux, le réalisateur Keywan Karimi, condamné à six ans de prison et 223 coups de fouet.
Deux hommes d’affaires ayant des origines américaines ont aussi été détenus : Nizar Zakka, un expert libanais en technologies de l’information qui avait été porté disparu le 18 septembre, et Siamak Namazi, un Irano-américain détenu alors qu’il rendait visite à sa famille en Iran. Par ailleurs, un fast-food qui se réclamait de l’enseigne américaine K.F.C a été fermé à Téhéran peu de temps après son ouverture. Le message est limpide : l’Iran continuera de se prémunir contre toute forme d’influence américaine, quelle qu’elle soit, et sans s’embarrasser d’un quelconque respect des droits individuels.

Pour en savoir plus :

http://www.nytimes.com/2015/11/04/world/middleeast/backlash-against-us-in-iran-seems-to-gather-force-after-nuclear-deal.html?_r=1

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