Bélarus : l'indéboulonnable Loukachenko

Bélarus : l'indéboulonnable Loukachenko
Par Sophie Desjardin avec Sandrine Delorme, Agences
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En allant voter il y a quelques semaines, Alexandre Loukachenko affiche le sourire confiant de celui qui sait quelle sera l’issue du scrutin

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En allant voter il y a quelques semaines, Alexandre Loukachenko affiche le sourire confiant de celui qui sait quelle sera l’issue du scrutin. Accompagné de son fils Nikolaï qu’il a d’ores et déjà désigné comme son successeur, le maître contestable mais indéboulonnable du Bélarus n’imagine pas céder le pouvoir.

Je pense que Loukachenko restera au pouvoir jusqu’au bout, jusqu‘à la fin de sa vie, c’est du moins ce qu’il aimerait. Il a peur de confier ce pouvoir à quelqu’un et c’est pourquoi il s’accrochera au pouvoir jusqu‘à la fin“ explique Valeriy Karbalech, analyste politique.

1994, le Bélarus, indépendant de l’URSS (devenue Fédération de Russie) depuis 3 ans, devient la république de Biélorussie et Alexandre Loukachenko en sera le premier et seul président à ce jour. Il est réélu en 2001, 2006, 2010 puis 2015, avec des scores qui laissent peu de doutes sur la nature de son régime.

Car Loukachenko a tout verrouillé en 21 ans de pouvoir. Les médias, l’opposition, tout est sous contrôle. Les opposants sont des ennemis du peuple, estime-t-il, et lui seul peut garantir la stabilité du pays. Jugé infréquentable, il est interdit de séjour en Europe et aux Etats-Unis et c’est le seul pays du continent à ne pas avoir pu entrer au Conseil de l’Europe.

Mais il a aussi ses alliés, dont l’indéfectible Kremlin et ses partenaires au sein de l’Union économique eurasienne, née en début d’année : commerces, soutien en matière de politique étrangère … Et en échange, un silence mutuel sur leurs affaires internes.

Isolé sur la scène internationale et soumis à des sanctions des Etats-Unis et de l’UE, ces derniers temps, Loukachenko a multiplié les tentatives pour redorer son blason : libération de prisonniers politiques, rôle de médiateur dans la crise ukrainienne entre la Russie et l’Union, accueil des pourparlers de paix entre Kiev et les séparatistes. C‘était suffisant pour convaincre Bruxelles d’une levée des sanctions en vigueur depuis 2011.

Important pour le dernier dictateur européen qui met un point d’honneur à offrir à ses sujets un confort de vie que beaucoup, aussi, apprécient.

Et cette année, pour la première fois, le niveau de vie a baissé.
Or Loukachenko sait que son régime paternaliste, ce modèle soviétique qu’il impose tant au niveau économique que politique tient aussi grâce aux avantages que son peuple peut en tirer. Si ceux-ci s’effondrent, peut-être que son pouvoir vacillera.

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