La Turquie fera-t-elle un jour partie de l'Union européenne ?

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Par Sandrine Delorme avec Sophie Desjardin, Agences
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Coïncidence ironique que ce rapport qui sort le jour des commémorations de la mort d’Ataturk, père fondateur de la Turquie moderne, qui en 1923

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Coïncidence ironique que ce rapport qui sort le jour des commémorations de la mort d’Ataturk, père fondateur de la Turquie moderne, qui en 1923 lançait son pays dans une vague de réformes dans tous les domaines, pour en faire une nation à l’image des démocraties européennes.

77 ans après sa mort, la Turquie a perdu ses illusions semble-t-il.
Déjà, l’an dernier, Erdogan était défiant :

La Turquie est maintenant un pays puissant. Si vous voyez encore la Turquie comme un pays qui frappe à votre porte et bien sachez que la Turquie n’est plus ce pays qui mendie son entrée dans l’Union européenne. La Turquie est un pays capable de se tenir debout seul et grâce à sa détermination, la Turquie rejoindra l’UE si elle est acceptée. Si tel n’est pas le cas, ce pays tracera son propre chemin.

Un an plus tard, beaucoup d‘évènements se sont produits, et fort d’une large réélection, il est très probable que ce rapport annuel de la commission exaspère à nouveau le président turc. Ce dernier souligne justement qu’Ankara semble déjà suivre sa propre voie, sans plus se soucier de respecter les diktats européens.

Le long chemin vers une potentielle adhésion de la Turquie à l’Union a débuté en septembre 1963 avec l’Accord d’Ankara, un accord d’association entre la Turquie et la Communauté économique européenne, qui mentionnait déjà l’objectif final de l’adhésion.

La Turquie a déposé sa candidature en 1987, mais n’a été reconnue “pays candidat” qu’en 1999, et ce n’est qu’en octobre 2005 que les négociations d’adhésion ont pu commencer après le feu vert de la commission, du parlement et des Etats membre.

Mais ensuite, la France de Nicolas Sarkozy et l’Allemagne d’Angela Merkel vont bloquer plusieurs chapitres et à chaque fois retarder l’avancement du processus d’adhésion. Ils préféreraient établir un “partenariat privilégié”, mais à l‘époque Ankara rejette l’idée.
Début 2013, les négociations sont suspendues puis reprennent en fin d’année.

Cette année 2015, la crise des réfugiés a rebattu les cartes. L’Europe débordée a besoin de la Turquie pour endiguer le flot migratoire.

D’où la visite d’Angela Merkel au président Erdogan en octobre dernier et ses déclarations selon lesquelles “l’UE et la Turquie vont pouvoir redonner du dynamisme au processus de candidature d’Ankara à l’entrée dans l’UE”. Mais au fond, Merkel reste opposée à cette adhésion, et l’intérêt d’Ankara pour l’adhésion va en diminuant.

Le gouvernement turc a vivement réagi ce mardi au rapport annuel de la commission considérant les critiques “injustes et disproportionnées” et celles envers Erdogan “inacceptables”.

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