Abdallah II de Jordanie : "C'est une sorte de troisième guerre mondiale"

Abdallah II de Jordanie : "C'est une sorte de troisième guerre mondiale"
Par Euronews
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La Jordanie accueille des centaines de milliers de réfugiés syriens, mais le pays est sous pression en raison de l’insuffisance de l’aide

La Jordanie accueille des centaines de milliers de réfugiés syriens, mais le pays est sous pression en raison de l’insuffisance de l’aide internationale. Parallèlement, le royaume est sous la menace grandissante du terrorisme islamiste.

Dans cette édition spéciale de The Global Conversation, Isabelle Kumar est à Amman pour un entretien exclusif avec le roi Abdallah II de Jordanie.

Sur les réfugiés syriens

“Nous avons, quasiment atteint la limite : près de 1,4 million de réfugiés syriens, soit environ 20 % de notre population”, rappelle Abdallah II.

Le roi de Jordanie déplore le manque de soutien de la communauté internationale. Il a demandé une aide de trois milliards de dollars par an : “L’an passé, nous avons obtenu environ 28% de cette somme. Cette année, environ 35 %. Le reste doit provenir du gouvernement jordanien.”

La Jordanie est passée d’une situation d’urgence à une approche sur le long terme : “ Ce que nous essayons de faire actuellement, c’est de voir, avec nos amis européens, comment cette situation peut-être viable pour l‘économie. Comment créer des emplois pour la main d’oeuvre syrienne, mais aussi pour les Jordaniens ?”

La menace du terrorisme islamiste

“C’est à mon avis une guerre mondiale, une sorte de troisième guerre mondiale”, estime le roi de Jordanie.

“Les pays ont certes des positions différentes, mais au final, ce qui importe, c’est de battre Daech et ses franchises à travers le monde.”

“Si vous regardez l’histoire de l’islam, les khawarej, les hors-la-loi, n’ont jamais perduré.”

“C’est une guerre à l’intérieur de l’islam, c’est notre guerre civile, mais nous ne pouvons pas nous en sortir tout seuls”, souligne encore Abdallah II.

Quelle solution pour la Syrie ?

Abdallah II prône la coopération internationale et estime que l’intervention russe est une opportunité à saisir pour parvenir à un résolution politique du conflit.

“Le fait d’agir ensemble en Syrie nous permet de bâtir un bloc (…) Nous devons nous rassembler, nous entraider”, souligne-t-il.

“Pour parvenir à une solution politique en Syrie, Moscou est la clé. Ce sont les Russes qui peuvent garantir au régime qu’il peut jouer un rôle à l’avenir. Et je crois que le fait, que des Russes sont sur le terrain aujourd’hui, est une réalité avec laquelle il faut composer.”

“Il y a beaucoup de défiance entre l’Est et l’Ouest. Il y a toujours malheureusement cette mentalité de Guerre froide. Nous devons surmonter le nouveau défi de cette troisième guerre mondiale.”

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