Portugal : quel sera le choix du Président ?

Portugal : quel sera le choix du Président ?
Tous droits réservés 
Par Sandrine Delorme avec Beatriz Beiras, Agences
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le Portugal est suspendu à la décision du président conservateur Anibal Cavaco Silva… Le pays n’a désormais plus de gouvernement à sa tête ou

PUBLICITÉ

Le Portugal est suspendu à la décision du président conservateur Anibal Cavaco Silva… Le pays n’a désormais plus de gouvernement à sa tête ou presque.
Le Premier ministre Pedro Passos Coelho et son cabinet sont démissionnaires. Et ce n’est pas une surprise, alors quid de la suite ?
La balle est dans le camp du président qui, selon la presse portugaise, pourrait prendre son temps avant d’opter pour la gauche.

Aníbal Cavaco Silva avait fait appel à la tradition en choisissant Passos Coelho comme Premier ministre. Son parti était celui qui avait reçu le plus de voix et le Président avait montré des réticences à faire appel aux socialistes, et à des forces de gauche qu’il jugeait anti-européennes.

Jusqu’au moment de la nomination du Premier ministre, aucune autre solution stable, cohérente ou crédible pour un gouvernment n’a été présenté par les autres forces politiques“ avait expliqué Cavaco Silva.

Or, comme promis, Socialistes, Communistes, Verts et le Bloc de gauche (marxistes) ont fait chuter le gouvernement grâce à une union inédite depuis la révolution du 25 avril 1974.

Le leader du Parti socialiste, Antonio Costa, s’est présenté au Parlement comme une alternative :

Pour la première fois, un gouvernement pourrait être formé par un accord entre le Parti socialiste, le Bloc de gauche, le Parti communiste et les Verts, et c’est effectivement quelque chose de nouveau.

Le président Cavaco Silva a deux autres options. Il peut demander à Pedro Passos Coelho de rester en place pour expédier les affaires courantes jusqu’aux prochaines élections qui ne seront pas organisées avant juin 2016, faute de pouvoir dissoudre le Parlement pendant six mois. Mais encore faudrait-il que Passos Coelho accepte.

Il peut aussi former un gouvernement dit “d’initiative présidentielle” avec des ministres indépendants, sans étiquette, plutôt technocrates donc.

S’il fait le choix de demander au socialiste Antonio Costa de former un gouvernement, Costa ayant signé trois accords distincts qui ont jeté les bases d’une alliance, certes fragile, mais soutenant le PS, s’il fait ce choix, ce ne sera pas sans risque comme l’explique cet analyste :

Si le Président nomme un gouvernement minoritaire dirigé par le Parti socialiste avec le soutien des autres partis de gauche, les partis de centre-droit auront certainement une attitude politique radicale envers les socialistes“ explique Antonio Costa Pinto de l’Institut des Sciences sociales de Lisbonne.

Conséquence directe : une polarisation de la vie politique portugaise dans les prochains mois et de la société. Hier, les manifestations des partisans de la gauche et de la droite dans une ambiance électrique devant le Parlement à Lisbonne en étaient un avant-goût.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

50 ans après le 25 avril : que reste-t-il à faire de la révolution ?

Au Portugal, 50 ans après la révolution, les Œillets se flétrissent-ils ?

Au Portugal, comment l'extrême droite Chega a surfé sur le mécontentement des jeunes électeurs