Objectif "décarbonisation" complète

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La Commission européenne a mis en place cette année la stratégie européenne pour l’Union de l‘énergie : l’objectif est de faciliter le transport de

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La Commission européenne a mis en place cette année la stratégie européenne pour l’Union de l‘énergie : l’objectif est de faciliter le transport de l’énergie et de réduire la dépendance aux énergies fossiles. Le sommet sur le climat est un des grands rendez-vous de cette année. Miguel Arias Cañete est le commissaire européen de l’action pour le climat et de l’énergie

Marta Vivas Chamorro, Euronews :
Miguel Arias Cañete, qu’attendez-vous de ce sommet ?

Miguel Arias Cañete :
J’espère pouvoir aboutir à un accord fort, un protocole contraignant qui permettrait de faire face à l’un des plus grands défis de l’humanité, c’est-à-dire de freiner le réchauffement climatique, la hausse des températures ; de sorte que l’augmentation moyenne ne dépasse pas 2°C d’ici la fin du siècle. Parce que si nous ne faisons rien, si nous continuons à émettre tout ce que nous émettons, nous serons confrontés à des augmentations allant de 3,8 à 4,7°C ; et cela pourrait être dévastateur pour les écosystèmes et la biodiversité, cela pourrait accentuer les phénomènes météorologiques de façon exponentielle, avec des catastrophes dans toutes les parties du monde.

Euronews :
L’Organisation météorologique mondiale relève que 2014 fut l’année la plus chaude jamais enregistrée. Comment l’Europe pourrait faire, au sommet de Paris sur le climat, pour convaincre les gros pollueurs de réduire substantiellement les émissions ?

Miguel Arias Cañete :
D’abord, nous souhaitons avoir le leadership dans notre propre maison, c’est pour cela que l’Union européenne a pour objectifs ambitieux de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre. Mais en plus, l’UE va modifier sa production d‘énergie : nous avons pour but d’atteindre 27 % d‘énergie renouvelable en 2030 et nous allons augmenter notre rendement énergétique, de l’ordre de 27 à 30 %, afin de consommer moins d‘énergie et de produire de l‘énergie plus propre, mais aussi de réduire les émissions dans tous les secteurs.

Euronews :
L’accord doit-il prévoir un calendrier et des contrôles ?

Miguel Arias Cañete : Il faut que nous mettions en place un mécanisme de contrôle qui permette d‘évaluer tous les cinq ans où nous en sommes, pour éventuellement se dire : “Bon, faisons un effort supplémentaire pour qu‘à la fin du siècle, on parvienne à une décarbonisation complète, limitons-les et réduisons-les à zéro et nous pourrons dire que nous avons sauvé la planète”.

Euronews :
Peut-on espérer plus de budget pour le Fonds vert qui aide les pays les plus pauvres à lutter contre le changement climatique ?

Miguel Arias Cañete :
L’Union européenne a contribué au Fonds vert, nous avons fourni 4,7 millions de dollars au Fonds vert ; nous sommes actuellement le plus gros contributeur. Nous avons besoin que les autres pays qui se sont engagés mettent de l’argent sur la table. A partir de 2021, nous devrons élargir la base des pays donateurs. Dans le passé, on parlait des “pays développés” mais depuis 1992, le monde a changé. A l‘époque, des pays comme la Chine n’avaient pas une capacité financière suffisante alors que ce n’est plus le cas aujourd’hui. La Chine, comme de nombreux autres pays en développement ou économies émergentes, a désormais la capacité financière suffisante et pour soutenir les efforts de réduction des émissions et pour aider les pays les plus pauvres à s’adapter aux changements climatiques.

Euronews :
Dans quel sens vont les ambitions de réduction des gaz à effet de serre dans l’UE ?

Miguel Arias Cañete :
Ces dernières années, la croissance économique tourne autour de 46 % alors que nous avons réduit de 23% nos émissions, en d’autres termes, nous nous développons en réduisant les émissions. Et maintenant, nous visons non plus une réduction de 20%, mais de 40% d’ici 2030.

Euronews :
Cette réduction de 40 % est, selon le patronat, excessive, mais pour les organisations environnementales, l’objectif est insuffisant. Pensez-vous modifier ce chiffre ?

Miguel Arias Cañete :
Nous avons fixé une réduction minimum de 40 % par rapport à ce que font les autres pays. Et quand tout le monde n’est pas satisfait, on fait une proposition équilibrée. Les écologistes sont ambitieux, alors que parfois, les entreprises le sont moins et mettent en avant le coût technologique pour arriver au niveau souhaité. Après des efforts importants, la Commission a fait une proposition équilibrée et nous croyons que l’objectif peut être atteint en 2030.

Euronews :
En ce qui concerne les émissions, je voudrais aborder l’affaire Volkswagen : où en est l’enquête de la Commission ?

Miguel Arias Cañete :
La Commission est en train de réunir toutes les informations disponibles pour évaluer ce qui est arrivé et pourquoi, au niveau national, les mécanismes d’approbation ont échoué. Pour les particules NOx, le problème est la manipulation des éléments et l’altération des mesures d‘émissions. Pour le CO2, c’est une question différente, mais nous voulons là-aussi disposer de toutes les informations afin de mesurer le surplus d‘émissions de CO2 produit par l’ensemble des voitures Volkswagen.

Euronews :
Les États membres et Volkswagen ont-ils répondu à vos courriers ?

Miguel Arias Cañete :
“Certains ont répondu, nous conservons ces informations. J’ai personnellement écrit à Volkswagen. Nous avons accordé un délai de dix jours, mais il nous ont demandé plus de temps et nous attendons désormais une réponse d’ici la fin de l’année. Ils doivent évaluer précisément l’augmentation des émissions de CO2 produites par la flotte Vokswagen et si cela dépasse les niveaux autorisés, la Commission devra sanctionner.

Euronews :
Si la commission a fixé un quota de 27 % d‘énergies renouvelable d’ici 2030, comment atteindre cet objectif sans imposer d’obligations aux États membres ?

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Miguel Arias Cañete :
Dans le cadre de l’Union de l‘énergie, dans le cadre de notre système de gouvernance, nous avons un rapport semestriel qui analyse la situation des pays par rapport à l’objectif communautaire que nous nous sommes fixé. La Commission met en avant les problèmes, fait des recommandations et met en place un cadre juridique pour harmoniser les énergies renouvelables au niveau européen. Il y aura d’ailleurs, l’année prochaine, une nouvelle législation importante pour faciliter le développement des énergies renouvelables.

Euronews :
Quelles mesures la Commission met-elle en place pour réduire la dépendance au gaz russe ?

Miguel Arias Cañete :
Pour la Commission, la sécurité de l’approvisionnement énergétique est une priorité absolue. Nous voulons donc diversifier les voies d’approvisionnement avec des pipelines provenant de toutes les directions pour ne pas avoir seulement des gazoducs qui viennent d’une seule région du monde. En ce moment, nous avons le Connecting Europe Facility, c’est-à-dire la déclaration de projet d’intérêt communautaire pour faciliter la connexion européenne en soutenant des projets dans les secteurs du gaz et de l‘électricité. Il y a ainsi le pipeline de gaz Corridor Sud qui relie l’Italie et l’Azerbaïdjan. Nous pourrons ainsi avoir accès au gaz de l’Azerbaïdjan, mais nous voulons aussi promouvoir nos relations avec l’Algérie et faire le lien entre le sud de la Méditerranée et l’Europe continentale.

Euronews :
Commissaire, pourquoi les factures d‘électricité sont-elles si différentes selon les pays européens ?

Miguel Arias Cañete :
Parce que même si nous avons beaucoup de prix régulés, les factures sont assujetties à des taxes différentes selon les États, à des coûts différents selon le réseau électrique ou selon le coût de fermeture de certaines centrales nucléaires… La Commission souhaite à la fois, construire des infrastructures pour faire circuler l‘énergie et supprimer toutes les différences qu’on trouve d’une facture à l’autre pour qu‘à l’avenir, les factures ne prennent en compte rien d’autre que le coût de production, le transport et la distribution. C’est comme cela que nous pourrons harmoniser notre système au sein de l’Union européenne. C’est un processus lent, il faut commencer par une harmonisation au niveau régional pour arriver ensuite au marché unique. Pour le moment, nous avons 28 marchés de l‘énergie, c’est fragmenté, on ne peut pas parler d’un marché unique de l‘énergie.

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