COP21 : quels pays n'ont toujours pas publié leurs objectifs ?

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Par Marie Jamet avec AFP, EFE
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Douze pays manquent à l’appel des contributions nationales (IDNC). Les 195 pays – ou parties dans le vocabulaire de l’ONU – signataires de la Convention cadre de l’ONU sur les changements climatiques s‘étaient mis d’accord lors des COP de Varsovie en 2013 et de Lima en 2014 pour publier leurs objectifs nationaux en matière de lutte contre le réchauffement au plus tard le 31 mars 2015.

De nombreux Etats ont publié leurs objectifs bien plus tard, mais 178 pays ont répondu à l’appel avant le début de la COP. Manquent donc aujourd’hui les contributions de Brunei, la Corée du Nord, la Libye, le Népal, le Nicaragua, l’Ouzbékistan, le Panama, Saint-Christophe-et-Niévès, la Syrie, le Timor-Oriental, les Tonga, et le Venezuela.

Ces douze pays sont responsables de 1,55% des émissions de CO2. L’absence de leur contribution ne pèse donc si pas lourd dans la balance. L’ONU et Paris estiment d’ailleurs que la publication d’autant de contributions nationales est un premier succès pour la COP21.

Ces pays sont pour certains en guerre, à l’instar de la Libye et de la Syrie, pour d’autres politiquement instables, comme le Timor-Oriental. L‘édition d’une contribution était donc difficile à coordonner ou non prioritaire. La Corée du Nord est toujours coupée de la communauté internationale ; la France, pays hôte de la conférence est, d’ailleurs, l’un des rares pays d’Europe a n’avoir aucune relation diplomatique avec cet Etat.

D’autres pays semblent plus en retard que récalcitrants. Un média népalais annonçait, par exemple, mi-novembre qu’un brouillon de 15 pages était prêt. Le pays fait par ailleurs partie d’un groupe de 43 pays particulièrement vulnérables au changement climatique. Le Climate Vulnerable Forum avait demandé, dans une déclaration il y a quelques semaines à Manille, à ce que la communauté internationale se limite à une hausse de 1,5°C et non 2°C. Demande qu’ils ont renouvelée au premier jour de la Conférence.
Le Nicaragua, présent à Paris, a fait connaître une position officielle lundi matin réclamant une “justice climatique” avec l’appui d’autres pays d’Amérique Latine et de l’Inde, mais sa contribution n’a pas encore été officiellement déposée.

Par contre, le Venezuela, présent lui aussi à la COP21 et qui pèse à près de la moitié des émissions de CO2 de ces douze pays, joue ses intérêts en ne publiant aucun objectif chiffré… et même aucun objectif. Le pays, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est dépendant de son pétrole. Cette énergie fossile représente 96% de ses exportations et la moitié de son PIB.
Les autres grands producteurs d‘énergie fossile, pétrole, gaz ou charbon, se sont aussi peu engagés. La Russie, où les hydrocarbures représentent plus de la moitié des ressources budgétaires, a publié des engagements peu contraignants, avec une stagnation des émissions par rapport à aujourd’hui. Et le pays soutient financièrement l’exploitation de nouveaux gisements.
Les pays du Golfe, l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis, n’ont pris “sans surprise” “aucun engagement chiffré” en termes d‘émissions de réductions de gaz à effet de serre, relève la Fondation Nicolas Hulot.

Certains de ces pays dépendants des énergies fossiles sont des pays en voie de développement et les marges de manœuvres financières sont parfois limitées. “Pour eux comme pour les autres pays en développement, les questions de la lutte contre la pauvreté, d’accès à l‘énergie, restent une priorité et le resteront pour longtemps”, analyse Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques.
Beaucoup d’Etats pétroliers conditionnent donc toute action à l’aide financière internationale sur laquelle les pays développés se sont engagés.

Le financement est un des points d’achoppement de ces négociations annuelles sur le climat et la vingt-unième COP ne devrait, à cet égard, pas faire exception. Le président chinois Xi Jinping lui-même l’a rappelé d’emblée lundi dans son discours d’ouverture de la Conférence.

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