Lutte contre la pollution des villes : une centaine d'édiles réunis à Paris

Lutte contre la pollution des villes : une centaine d'édiles réunis à Paris
Par Euronews
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Denis Coderre, maire de la ville de Montréal (Canada), était l'invité d'euronews. Il a répondu aux question de Christophe Garach.

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En marge du Sommet des chefs d‘état au Bourget, se tiendra également à Paris le sommet des élus locaux.
Les maires du monde entier seront réunis à l’Hôtel de ville pour tenter de se mettre d’accord sur leurs propres engagements en matière de lutte contre la pollution et le réchauffement climatique. Un moment important, car les villes ont un rôle clef à jouer…
Les objectifs affichés de la COP21 des villes, c’est la réduction des émissions annuelles de CO2 de 3,7 gigatonnes d’ici 2030 et la généralisation des énergies 100 % renouvelables d’ici 2050.

Lutter contre la pollution des villes, c’est avant tout trouver des alternatives aux transports polluants, responsables d’une large part de la pollution atmosphérique. Vider progressivement les villes de leurs véhicules polluants et les remplacer par des transports verts est un vœu pieux, coûteux, mais un objectif vers lequel veulent tendre les participants à ce sommet.

On estime, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, que 9 citadins sur 10 dans le monde vivent dans un environnement avec une qualité de l’air dégradé. Et c’est malheureusement particulièrement vrai pour de nombreuses cités asiatiques qui sont en tête des villes les plus polluantes au monde.
Pékin, où les épais brouillards polluants battent des records de densité cette année, multiplie les initiatives pour tenter d’y remédier.

Denis Coderre, maire de la ville de Montréal (Canada), était l’invité d’euronews. Il a répondu aux question de Christophe Garach.

Christophe Garach, euronews :
Nous recevons aujourd’hui Denis Coderre, maire de Montréal depuis 2013 et Président de la Communauté métropolitaine de Montréal.
Vous étiez à Paris ce lundi, et Laurent Fabius, le président de la COP21, a déjà annoncé ses souhaits. Il aspire à un accord dynamique, différencié, juste, et juridiquement contraignant. Cela vous parait-il crédible avec 150 personnes autour de la table ?

Denis Coderre, maire de Montréal :
Ça me parait crédible parce que comme le dit Ban Ki-moon il n’y a pas de plan B pour la planète. Je pense que c’est incontournable, maintenant, il faut être réaliste, il faut s’assurer qu’on puisse assurer une réalisation et pour ce faire, à mon avis, la solution se retrouve à l’intérieur des villes. Parce que les Anglais disent “think global, act local” si on veut vraiment assurer une pérennité de cet agenda, elle doit être appliquée et réalisée par les villes.

euronews :
Vous êtes un élu local, vous appelez tous vos collègues au niveau international à agir, parce que c’est à ce niveau-là qu’on peut faire plus de choses ?

Denis Coderre :
Avec Anne Hidalgo et Michael Bloomberg, l’ancien maire de New-York qui est le bras droit de Ban Ki-moon aux affaires urbaines, vous allez avoir plusieurs centaines de maires qui vont se réunir ce jeudi, et l’agenda est très précis, très clair. Donc c’est s’assurer que l’on peut, par les transports et le contrôle des gaz à effet de serre, trouver des solutions par des économies circulaires, par exemple toute la question de la gestion des déchets. Il s’agit véritablement d’instaurer un agenda pragmatique, qui pourra être suivi. Au fond, on réalise que les problèmes sont les mêmes à travers les villes. Évidement, il y a des réalités qui sont différentes, mais la question de l’eau, la question de la gestion des déchets, l‘électrification, etc., je pense que ce sont des outils qui peuvent nous aider à réaliser ce plan.

euronews :
Qu’est-ce qu’on peut faire à court terme et à moyen terme dans votre ville pour lutter contre le réchauffement climatique ?

Denis Coderre :
Premièrement, 43% des émissions de gaz à effet de serre sont le fait des transports. Montréal, le Québec, utilisent à 99 % de l‘énergie d’origine hydroélectrique ou renouvelable. Donc nous poussons l‘électrification des transports, nous investissons dans les infrastructures et travaillons autour de l‘économie circulaire. Nous avons par exemple un processus de décontamination par phytorémédiation. Il s’agit de la décontamination par les plantes, plantes qui réutilisées par la suite pour faire des biocarburants. Donc tout ça va avoir un impact évidemment sur la question des gaz à effet de serre et puis toute la stratégie de la gestion de l’eau, bien entendu.

euronews :
Vous avez chiffré tout ça?

Denis Coderre :
On parle de plusieurs millions de dollars, et même des dizaines, des centaines de millions, mais c’est un investissement. Au bout du compte, l’argent qu’on peut économiser avec l’hydroélectricité, les transports électriques, les transports hybrides, par rapport à l’utilisation d‘énergies fossiles, est un investissement qui, non seulement créera de l’emploi, qui aura un impact sur le développement économique et social, et aidera très certainement à contrecarrer le réchauffement de la planète.

euronews :
Le Canada est régulièrement montré du doigt : il reste le 5è producteur mondial de pétrole ; le Canada est arrivé à la COP21 avec des objectifs pas très ambitieux, selon les ONG et selon le GIEC. Le nouveau gouvernement Trudeau peut-il inverser durablement la donne ?

Denis Coderre :
Personnellement, je pense que oui. Evidemment, on ne peut pas demander à un nouveau gouvernement, quelques jours, quelques semaines seulement après son élection, de proposer un plan d’action. Mais vous avez vu que Justin Trudeau [le nouveau Premier ministre canadien] a investi des milliards de dollars sur la question du changement climatique. Le fait que vous avez maintenant des gouvernements des provinces, des villes, et le gouvernement canadien qui parlent d’une seule et même voix… Bien sûr, les énergies fossiles sont toujours là, mais il faut trouver des alternatives et s’assurer qu’on puisse, par exemple au niveau du transport, avoir un impact certain en transformant et en établissant des phases de transition. On est déjà prêts, on le fait déjà.

euronews :
La donne a changé ?

Denis Coderre :
La donne a changé, et je pense que l’attitude a changé. Les Anglais disent “Canada is back”, et puis très certainement, je pense que vous sentez déjà qu’il y a eu un changement de gouvernement à Ottawa.

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