Mise au point de la Grèce face à la crise des réfugiés

Mise au point de la Grèce face à la crise des réfugiés
Par Euronews
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La Grèce demande l’aide de l’Union européenne pour gérer ses frontières. Du personnel supplémentaire devrait porter assistance aux autorités

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La Grèce demande l’aide de l’Union européenne pour gérer ses frontières. Du personnel supplémentaire devrait porter assistance aux autorités grecques. Ces équipes s’ajouteront aux 195 personnes déjà envoyées par Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, pour enregistrer les demandeurs d’asile qui rejoignent la Grèce par ses îles.
De nombreux scénarios et des fuites ont circulé ces derniers jours à Bruxelles à propos de l’avenir de Schengen, l’espace de libre circulation des citoyens, et des faiblesses grecques en matière de contrôle des frontières extérieures de l’Union. Euronews a interrogé le ministre grec de l’Immigration, Yannis Mouzalas.

Euronews :
« Un document interne aux institutions européennes remet en partie en cause Schengen et évoque un prolongement jusqu‘à deux ans des contrôles aux frontières intérieures car certains pays ne parviennent pas à respecter leurs engagements. Que répondez-vous à cela? »

Yannis Mouzalas :
« Quelle est la faiblesse de la Grèce quant à la protection des frontières extérieures de l’Union? C’est une question que nous nous posons en permanence. Pour les frontières terrestres le long de la Turquie nous les contrôlons parfaitement. Pour nos frontières maritimes il n’y pas d’autre façon de les sécuriser qu’en venant au secours et en sauvant des vies. Ce que vous avez dit à propos de ce document sur Schengen est vrai. Nous allons voir dans les faits. Nous pensons que c’est complètement hors de propos et cette fuite est une erreur tragique. »

Euronews :
« Les institutions estiment que la Grèce a refusé jusqu‘à maintenant l’aide européenne pour surveiller les frontières? »

Yannis Mouzalas :
« Ils disent que nous n’avons pas demandé l’activation du mécanisme de protection civile or nous l’avons fait. »

Euronews:
« Pourquoi seulement maintenant? »

Yannis Mouzalas :
« Parce qu’il nous fallait savoir exactement de quoi nous avions besoin et s’il existe un dispositif européen pour cela. Désormais nous avons une stratégie avec ce qu’on appelle les hotspots, ces centres d’enregistrement. Nous savons maintenant quels sont nos besoins et qu’il y a un mécanisme pour cela. C’est désormais à l’Europe de prouver que notre demande a une véritable valeur. Je veux dire que l’on va voir maintenant ce que la Grèce va obtenir de ses partenaires. »

Euronews :
« Je souhaiterais revenir sur les propos du président du Conseil européen qui appelle les États membres à contrôler les migrants sur une période qui pourrait durer jusqu‘à 18 mois. La Grèce est prête à agir en ce sens? »

Yannis Mouzalas:
« Je vais vous répondre sans même savoir qui a fait cette proposition. Ce n’est pas une proposition de l’Union européenne, ce n’est pas une position de l’Union européenne, c’est contraire à la Convention de Genève, aux règles de l’ONU, contraire à la législation européenne et à notre droit national. Si quelque chose de la sorte devait se produire demain, alors ce serait je pense un échec, un chemin qui s‘éloigne de ce que j’appelle l’Europe des Lumières, cette Europe que j’aime. »

Euronews:
« Pouvez-vous assurer que tous les migrants sont enregistrés afin de leur permettre de poursuivre leur voyage en Europe? »

Yannis Mouzalas:
« Répondre “oui” serait un mensonge et n’importe quel pays qui assurerait pouvoir tous les enregistrer serait un menteur. En particulier quand vous avez quotidiennement entre 4 000 et 10 000 migrants et réfugiés qui arrivent sur votre territoire. D’ailleurs vous n’employez pas souvent le mot de ‘réfugié’ or 75% de ces personnes sont des réfugiés. Je vais vous dire quelque chose d’autre. Des huit personnes qui ont commis ces attaques terroristes de haine à Paris, deux sont arrivés en Europe par ces vagues de réfugiés et ont été enregistrés en Grèce selon les règles européennes. Les six autres étaient Français ou Belges. Faire le lien entre ces deux terroristes et l’arrivée de réfugiés est une erreur et aussi dangereux que de lier les Français et les Belges au terrorisme. »

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