Espagne : la Constitution, enjeu des législatives

La Constitution espagnole vient de célébrer ses 37 ans le 6 décembre dernier. Un anniversaire qui coïncide avec la campagne des législatives, qui se tiendront le 20 décembre. L’un des enjeux de ce scrutin : la crise institutionnelle et le débat entre les partisans et les détracteurs d’une réforme de la loi fondamentale. À l’occasion d’une journée portes ouvertes du Congrès des députés, Euronews a interviewé le professeur de droit constitutionnel Antonio Arroyo Gil, qui est l’un des experts à définir le plus précisément les contours d’une réforme constitutionnelle qu’il juge nécessaire. Les pères de la Constitution de 1978 étaient parvenus à un accord sur un texte qui a permis l’Espagne de réussir la transition politique, pour passer de la dictature à la démocratie. Mais est-il encore valable en 2015 ? “Je ne pense pas que la Constitution de 1978 soit obsolète”, affirme Antonio Arroyo Gil, professeur de droit constitutionnel. “C’est un texte relativement moderne, très en avance sur son époque, en matière de protection des droits c’est une des plus progressistes, comparé à d’autres, mais il est vrai qu’en 1978, il n‘était pas possible de répondre à des questions qui aujourd’hui se révèlent problématiques, surtout en matière territoriale”. (function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = “//connect.facebook.net/fr_FR/sdk.js#xfbml=1&version=v2.3”; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, ‘script’, ‘facebook-jssdk’));En Cataluña, los jóvenes de 18 a 34 son los que menos españoles se sienten. ¿Será la independencia una cuestión de tiempo?Posté par El País sur samedi 5 décembre 2015 En Catalogne, le défi séparatiste a révélé les limites du modèle de décentralisation espagnol, qui, pourtant, a transféré de nombreuses compétences de l‘État aux régions, appelées “communautés autonomes”. “Je crois qu’il faut d’ores et déjà entamer un grand débat public”, poursuit-il, “parce qu’il y a une crise territoriale importante qui s’est exprimée. Et il faut non seulement trouver une réponse à la question catalane, mais aussi parce qu’il y a d’autres questions qui ne sont pas clairement résolues par la Constitution : la répartition des pouvoirs publics, des compétences entre l‘État central et les communautés autonomes, le financement. Le Sénat devrait aussi être réformé pour être transformé en une véritable chambre pour représenter l’avis des régions. Et il faudrait fixer les principes fondamentaux de la solidarité entre les territoires et la co-responsabilité fiscale”. Artur Mas avisa que una #ReformaConstitucional situaría a Cataluña en una vía muerta https://t.co/r1Y94rxkGe pic.twitter.com/pFJeDGEeLB— 20minutos.es (@20m) 7 Décembre 2015 Après l’abdication de Juan Carlos en faveur de son fils Felipe VI, la monarchie espagnole semble avoir renoué avec sa popularité, mais comment interpréter le silence du roi, pourquoi la Couronne n’a-t-elle pas joué un rôle par rapport à la question séparatiste ? “Il n’a pas arbitré et ne doit pas le faire, à mon sens”, indique Antonio Arroyo Gil. “Il est un symbole de l’unité de l‘État, comme le précise la Constitution, et en ce sens, le monarque doit exercer son “autoritas”, son devoir avec réserve, comme c’est le cas. Il a fait passer le message de manière claire, je crois, pour indiquer quelle était la posture, non pas de la Couronne, mais de l’institution qu’il représente, et qui ne peut être que la défense de l’unité de l‘État”. Quels seraient donc les premiers devoirs du futur chef du gouvernement espagnol, à l’issue des élections du 20 décembre? “Je crois que le futur chef du gouvernement, le Premier ministre, devrait tenir compte du fait qu’il existe un grave problème territorial”, estime l’enseignant, “ne pas le dissimuler, et mener ce processus, convoquer toutes les forces politiques pour voir s’il y a un consensus pour accomplir la réforme constitutionnelle et lancer un message très clair aux citoyens de Catalogne, qui estiment ne pas avoir été entendus de l‘État central, et du gouvernement en particulier, qui n’ont pas tenu compte du malaise qui existe là-bas”. “La réforme constitutionnelle est l’un des grands sujets à ne pas avoir été abordés par la démocratie espagnole”, explique notre reporter Francisco Fuentes. “Une réforme que les nouveaux députés élus aux prochaines élections devront approuver “.