Migrants : Angela Merkel obtient un répit politique

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Par Euronews
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La chancelière allemande Angela Merkel a obtenu un répit pour sa politique contestée de la main tendue aux réfugiés en obtenant un soutien fort de

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La chancelière allemande Angela Merkel a obtenu un répit pour sa politique contestée de la main tendue aux réfugiés en obtenant un soutien fort de son parti, mais elle doit encore convaincre les Allemands avant des échéances électorales cruciales en 2016. Les délégués de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), réunis jusqu‘à mardi en congrès à Karlsruhe (sud-ouest), ont voulu afficher l’unité retrouvée du parti en ovationnant la chancelière lundi pendant neuf minutes.

“Le crépuscule de Merkel n’est plus à l’ordre du jour, au moins provisoirement”, juge l’influent hebdomadaire der Spiegel, pour qui la dirigeante de 61 ans peut “reprendre son souffle” alors qu’elle traverse la plus grave crise de sa décennie au pouvoir. Faisant un geste envers ses détracteurs au sein de sa famille politique, Angela Merkel a promis de réduire significativement le nombre de migrants venant en Allemagne, qui devrait dépasser le million pour 2015. Mais ne cédant pas sur le fond, elle a rejeté l’idée de fixer un plafond, prônant à la place des solutions négociées au niveau européen et international afin de réduire l’afflux à sa source.

“Je me réjouis que les délégués du congrès m’aient apporté un franc soutien pour les nombreuses tâches qui restent à accomplir”, a souligné mardi Mme Merkel à l’antenne de la chaîne Phoenix. Pour autant, les grognements et critiques au sein de la base du parti devraient continuer à s’exprimer dès lors qu’un Allemand sur deux doute du cap imprimé par la chancelière et que les Etats de l’UE ont jusqu’ici accueilli fraîchement son appel à la solidarité.

D’ailleurs, l’allié régional bavarois de la CDU, la CSU, a de nouveau réclamé mardi de plafonner les arrivées de réfugiés.“Il n’y a pas un pays sur Terre qui accepte sans limites les réfugiés (…) et la République fédérale d’Allemagne ne peut pas réussir à la longue” en refusant de plafonner les arrivées, a souligné le patron de la CSU, Horst Seehofer, signifiant que le débat n‘était pas clos. “Sous la surface (…) cela continue de bouillonner parmi les maires et les élus locaux”, résume le quotidien économique Handelsblatt. “Il faut absolument d’autres mesures”, juge aussi un de ceux qui ont mené la fronde contre la chancelière au sein de la CDU, Carsten Linnemann. “Car si cet afflux continue, nous allons être débordés”.

Le président des Jeunes de la CDU, Paul Ziemiak, porte-voix des contestataires ces dernières semaines, a lui exprimé son soutien à Mme Merkel tout en insistant que les arrivées devaient baisser vite car “un nouvel afflux de réfugiés comme celui que nous avons vécu cette année ne serait pas soutenable”. Et c’est au niveau local que la défiance est la plus grande, là où les problèmes logistiques quotidiens se font les plus criants. Partout dans le pays, les foyers d’hébergement sont surchargés, amenant les élus locaux à trouver des solutions de fortune en comptant sur la générosité des Allemands. Ils font face ça et là à une vive hostilité de la population, les actes de violence contre les réfugiés se multipliant ces derniers mois.

“Dans les villes et les villages nous sommes confrontés à une situation inédite depuis la Seconde guerre mondiale”, raconte Barbara Klepsch, ministre régionale des Affaires sociales en Saxe (est), un Land où sévit un fort mouvement antimusulman. “Notre tâche consiste maintenant à répercuter le message positif envoyé par Merkel dans les endroits où les peurs sont les plus vives”, selon elle. Dans une circonscription de Rhénanie du nord-Westphalie, “nous accueillons trois fois plus de réfugiés que la Pologne tout entière”, fait remarquer M. Ziemiak. Car le camp conservateur craint que la facture politique ne soit lourde. Des échéances électorales clés se profilent l’an prochain dans cinq Etats-régions, dont le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat dans trois mois, alors que la CDU subit la concurrence grandissante du parti populiste Alternative für Deutschland.

L’avenir d’Angela Merkel est fortement lié à la question des réfugiés. Si elle n’a pas encore révélé ses intentions pour les Législatives de 2017, la question d’un éventuel quatrième mandat est sur toutes les lèvres.

Euronews, avec AFP

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