Espagne : Mariano Rajoy en quête d'alliances

Espagne : Mariano Rajoy en quête d'alliances
Par Euronews avec Christelle Pétrongari
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La victoire des conservateurs aux législatives ne suffit pas. Même si le Parti populaire de Mariano Rajoy reste la première formation d’Espagne, il

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La victoire des conservateurs aux législatives ne suffit pas. Même si le Parti populaire de Mariano Rajoy reste la première formation d’Espagne, il perd la majorité absolue en obtenant 123 sièges sur 350.
A gauche, le Parti socialiste s’effondre avec 90 sièges. Podemos fait une entrée remarquée au congrès des députésavec 69 sièges. Au centre-droit, Ciudadanos s’adjuge 40 sièges.

Le Premier ministre sortant a très peu de chance de former un gouvernement stable. Il n’a pas caché que les jours à venir seraient difficiles et que des alliances devraient être forgées. Il doit négocier avec au moins trois partis, aux idéologies et aux sensibilités très différentes. Sa marge de manoeuvre est très limitée.

Aucun bloc, à gauche ou à droite, n’arrive à la majorité absolue de 176 sièges.
La seule majorité absolue possible est une alliance inédite en Espagne entre conservateurs et socialistes.
Même si Ciudadanos décidait d’appuyer l’investiture de Mariano Rajoy, ce qu’il exclut, les deux partis n’auraient ensemble que 163 sièges. Et un bloc PSOE-Podemos n’obtiendrait que 159 sièges.

En position de force, Pablo Iglesias a immédiatement posé ses conditions pour l’avenir du pays. Il juge “indispensable” une réforme de la Constitution, notamment pour garantir l’inaliénabilité du droit au logement, à la santé et à l‘éducation : “Notre défense de la justice sociale et notre lutte contre la corruption vont être les lignes politiques de notre groupe au Congrès. L’Espagne ne sera plus jamais la même. Nous sommes très heureux, aujourd’hui l’ordre du jour est la réforme constitutionnelle de notre pays.”

La nouvelle chambre se réunira le 13 janvier. Après un premier vote d’investiture dont la date n’a pas été fixée, le parlement disposera de deux mois pour investir un gouvernement, faute de quoi le roi devra convoquer de nouvelles élections.

Euronews a rencontré Fernando Vallespín, politologue et professeur de Sciences politiques à Madrid.
Il explique que ce résultat représente mieux la société espagnole mais il rend très difficile la formation d’un gouvernement présidé par Mariano Rajoy.

Fernando Vallespín, politologue et professeur de Sciences politiques à l’Université autonome de Madrid

“L’option la plus viable c’est que le PP renonce à Rajoy comme dirigeant et qu’il présente une option avec 4 ou 5 points programatiques pour générer l’abstention du Parti socialiste. Objectif : former un gouvernement minoritaire. Mais cela sera toujours un gouvernement terriblement instable qui pourrait se dissoudre à n’importe quel moment.
L’accord pourrait conduire à l’ouverture de la commission de réforme constitutionnelle du Congrès et aboutir à des Cortes constituantes dans un delai d’un an ou un an et demi, peut-être un peu plus.”

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Etant donné la composition du nouveau Congrès des députés, et les exigences des uns et des autres, faut-il se préparer à de nouvelles élections ?

Fernando Vallespín, politologue et professeur de Sciences politiques à l’Université autonome de Madrid

“Bien sûr, il est tout à fait possible qu’il y ait de nouvelles élections, peut-être dans deux ou 4 mois.
Pour l’heure, ils ont deux mois pour former un nouveau gouvernement, sinon il faudra convoquer des nouvelles élections. Qui en sortirait gagnant ? Je ne sais pas, tout dépendra du comportement de chaque protagoniste.
Je pense que ceux qui se montreront trop rigides au moment de proposer des alliances ne seront pas favorisés. Car les gens souhaitent que les représentants politiques soient capables de faire des pactes et cela se confirme dans les sondages. Curieusement, le scénario préféré serait une alliance Podemos-PSOE, mais le compte n’y est pas et cela semble improbable qu’ils puissent se mettre d’accord sur l’essentiel.”

euronews
Le Parlement sortant a approuvé le budget 2016, mais la nouvelle donne politique peut-elle entraver la reprise économique ?

Fernando Vallespín, politologue et professeur de Sciences politiques à l’Université autonome de Madrid

“Je crois que la societé espagnole a trouvé ces dernières années une voie pour se renouveller dans tous les domaines, y compris économique. C’est une régénération fragile, je crois que la première urgence c’est de retrouver une cohésion sociale qui a été perdue en raison de la crise. Il y a beaucoup de situations de souffrance, ce doit être la priorité. Mais évidemment pour cela, il faut créer des ressources et de la croissance économique.
En ce moment, le gouvernement est encore en fonction pour les deux mois à venir, et le temps de trouver un nouvel exécutif, l’appareil de l’Etat continue à fonctionner.”

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