"Ils arrivent à enlever du mental tout le passé de ces jeunes"

"Ils arrivent à enlever du mental tout le passé de ces jeunes"
Tous droits réservés 
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Dominique Bons a perdu son fils, Nicolas, tué il y a deux ans en Syrie, à l‘âge de 29 ans. Elle a été parmi les premières mères à vivre ce drame et à

Dominique Bons a perdu son fils, Nicolas, tué il y a deux ans en Syrie, à l‘âge de 29 ans. Elle a été parmi les premières mères à vivre ce drame et à témoigner de son histoire. Elle est aussi à l’origine de l’association “Syrie prévention famille”.

Dominique Bons interrogée par Anne Devineaux :
“Nous vivons des choses, nous les familles à qui c’est arrivé, – je le souhaite à personne vraiment – : c’est trop dur à vivre. Il faut qu’on nous reconnaisse en tant que victimes et pas en tant que familles de terroristes parce qu’il faut différencier un vrai terroriste d’un jeune qui s’est fait embrigader là-dedans : ce n’est pas la même chose, ce n’est pas le même parcours non plus.”

Il faut qu’on nous reconnaisse en tant que victimes et pas en tant que familles de terroristes

“Il y a un phénomène sociétal qui fait que la jeunesse est un peu à la dérive, elle ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Donc, il suffit qu’il y en ait certains qui soient un peu fragiles, un peu sensibles et ce sont des proies pour les envoyer en Syrie parce qu’on les glorifie, on leur donne de l’importance, on leur dit : “Regarde en France : tu n’as pas un avenir mirobolant, tu vois bien dans ta famille qu’ils ne t’aident pas” et en fait, ils sont très forts quand même : ils arrivent à enlever du mental tout le passé de ces jeunes-là, cela fait comme un nettoyage au karcher.”

Recrutement par les réseaux sociaux

“Ils allaient au prêche du vendredi à la mosquée à Toulouse, je ne pense pas que cela vienne de l’intérieur de la mosquée, je pense plutôt que c’est à l’extérieur. Ce sont des rabatteurs, mais je suis sûre qu’il y avait une filière humaine à l‘époque, maintenant je ne sais pas comment cela se passe aujourd’hui. C’est vrai que maintenant, c’est par le biais des réseaux sociaux. Le plus gros du travail, ils l’ont fait. Maintenant, cela va tout seul, il suffit qu’ils aillent sur les réseaux sociaux et allez hop : c’est embarqué, c’est bon. A mon avis, par rapport à ce que je vois, ce que j’entends, les départs sont très rapides.”
“Ils leur mettent dans la tête que de toutes façons, il faut qu’ils viennent dans ce pays, que c’est pour sauver les Syriens, qu’Allah les protège et ils leur mettent dans la tête que la mort ce n’est pas grave, que c’est une finalité, que c’est bien de mourir. Ils n’ont plus peur de mourir, ces jeunes. C’est fou quand même.”

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Mon fils a rejoint le djihad en Syrie

Aide aux victimes : les leçons tirées des attentats du 13 novembre 2015 à Paris

Allemagne : la transition énergétique face aux résistances locales et aux lourdeurs administratives