La Pologne face au défi du vieillissement rapide de sa population

La Pologne face au défi du vieillissement rapide de sa population
Par Euronews
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Dans cette édition, nous sommes à Varsovie en Pologne pour voir comment le pays fait face au vieillissement rapide de sa population et à une

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Dans cette édition, nous sommes à Varsovie en Pologne pour voir comment le pays fait face au vieillissement rapide de sa population et à une recrudescence des maladies chroniques.

Le vieillissement de la population touche de nombreux pays industrialisés, mais en Pologne, il est particulièrement rapide : d’après l’OCDE, la part des plus de 65 ans par rapport aux 20-64 ans devrait presque tripler en 2050. Et qui dit population âgée dit plus de maladies chroniques.

Pour mieux comprendre le quotidien de ceux qui vivent avec des affections longue durée, nous avons rencontré Monika Zientek qui à 42 ans, souffre de polyarthrite rhumatoïde.

“Comment voyez-vous votre avenir en ce qui concerne votre capacité à continuer de travailler, être active et tout simplement faire ce dont vous avez envie ?” lui demande notre reporter Jeremy Wilks. “Mon avenir est plein de points d’interrogation, je suis très inquiète, lui répond Monika Zientek. C’est lié au fait que je ne sais pas comment ma maladie va évoluer, je ne sais pas si elle sera bien surveillée, si je pourrai avoir accès à des médecins, il y a donc beaucoup d’incertitude quant à mon avenir,” souligne-t-elle.

Des soins plus adaptés pour les maladies chroniques

Souvent, les personnes atteintes de maladies chroniques sont obligées de s’arrêter de travailler. Des professionnels de santé les aident à repousser cette échéance au maximum. C’est le cas de Ernest Wiśniewski, le kinésithérapeute de Monika Zientek. S’il n’a pas la possibilité de stopper l‘évolution de la maladie de Monika Zientek, son intervention peut faire la différence. “Il y a clairement un problème articulaire chez elle, nous indique-t-il en nous montrant le poignet de Monika. On peut donc solliciter ces articulations : ce qui aura probablement un impact sur leur souplesse et leur mobilité et sur l’activité du poignet,” ajoute-t-il.

A genuine patient doctor consultation underway on the set of next month's Smart Care for euronews</a> <a href="https://t.co/trTi5QKRCV">pic.twitter.com/trTi5QKRCV</a></p>&mdash; Jeremy Wilks (WilksJeremy) 26 Janvier 2016

“Le contexte dans lequel nous évoquons l’histoire de Monika, comme nous l’explique Jeremy Wilks, c’est un changement démographique qui touche toute l’Union européenne. Désolé de le dire, mais nous vieillissons.
D’après les chiffres issus du Rapport 2015 de la Commission européenne sur le vieillissement on compte actuellement dans l’Union, quatre actifs pour un retraité. D’après les projections, d’ici 2060, on ne comptera plus que deux actifs pour un retraité. Et en Pologne, ce pourrait être un actif pour un retraité.”

Pour envisager des pistes d’action, le professeur Boleslaw Samolinski a créé un vaste groupe de réflexion réunissant plusieurs centaines de spécialistes dans les domaines de la médecine, de l‘économie et de la santé publique. “Quel message ressort des discussions que vous avez eues au sein de votre groupe ?” lui demande Jeremy Wilks. “Il me semble que le résultat le plus important de ce projet était de faire prendre conscience aux responsables politiques qu’une mission leur incombe aujourd’hui : à savoir, construire un système de santé durable et oeuvrer au maintien des personnes sur le marché du travail, nous indique le président de la Coalition pour un vieillissement actif et en bonne santé. Les investissements réalisés aujourd’hui sur ces questions donneront des résultats positifs dans 20 ou 30 ans,” précise-t-il.

Politique familiale et maintien sur le marché du travail

Une fois les politiques alertés, reste à trouver les mesures concrètes à prendre. A l’Institut national polonais de gériatrie, rhumatologie et rééducation, Brygida Kwiatkowska, rhumatologue, a son idée sur la question. “Concernant le vieillissement de la population, il faut entreprendre des démarches concrètess, martèle-t-elle avant de les énumérer : Premièrement, améliorer la politique pro-familiale en Pologne de façon à ce que les jeunes soient incités à avoir des enfants et même plus d’enfants ; deuxièmement, il faut maintenir autant que possible sur le marché du travail, les personnes en âge de partir à la retraite et troisièmement, éviter au maximum que les maladies chroniques n’obligent les gens à s’arrêter de travailler.”

Mener de telles évolutions dans un pays de trente-huit millions d’habitants est une tâche ardue qui nécessite aussi d‘écouter ceux qui souffrent au quotidien. “Quel genre de changement aimeriez-vous voir dans le système de santé polonais ?” demande Jeremy Wilks à Monika Zientek. “En tant que patiente, lui répond-elle, je voudrais qu’il y ait un dialogue entre les organisations de patients et les centres qui décident de nos traitements : il n’y a qu’avec le dialogue et la collaboration que nous pouvons surmonter les obstacles qui se présentent.”

En Pologne comme ailleurs, le vieillissement pèse aussi sur les finances publiques : dans l’Union, les dépenses liées à l‘âge devraient augmenter d’1,8 points de pourcentage du PIB d’ici 2060.

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