"Les terroristes ont la capacité de frapper la Turquie en plein coeur"

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Par Euronews
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L’attentat de mercredi à Ankara, qui a fait 28 morts, reste pour l’instant non revendiqué. La Turquie accuse le PKK, qui aurait agi ainsi pour

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L’attentat de mercredi à Ankara, qui a fait 28 morts, reste pour l’instant non revendiqué.

La Turquie accuse le PKK, qui aurait agi ainsi pour venger les raids turcs contre les positions de leurs frères kurdes en Syrie. La Turquie, déjà en guerre sur son territoire depuis des décennies, contre le Parti des travailleurs du Kurdistan, refuse à tout prix l’idée d’un Kurdistan syrien.

Une guerre mondiale se joue en Syrie, à laquelle participent toutes les grandes puissances. La Turquie est entrée dans le jeu récemment, avec une intervention directe contre les peshmergas. Jusque là, en abattant un avion russe, elle avait nettement endommagé ses relations diplomatiques avec la Russie, qui soutient son ennemi, le régime syrien.

Notre correspondant à Istanbul a rencontré l’analyste turc Atilla Sandikli.

Bora Bayraktar : “Que signifie l’attaque d’hier ? L’attentat à la voiture piégée s’est produit dans le centre d’Ankara près du quartier général des forces de l’armée turque. Comment interpréter cela ?”

Professeur Dr. Atilla Sandikli / Haliç University : “Quand on regarde le lieu précis des attentats, on est au coeur-même de la Turquie, un lieu ou se concentre le siège le Parlement, le chef d‘état-major, des forces aériennes et navales et les forces armées. Les institutions présidentielles sont également toute proches. Ankara est le coeur de la Turquie : c’est le point le plus sensible de ce coeur qui a été attaqué. Voilà le message qu’on a voulu nous donner :” Nous avons, en tant qu’une organisation terroriste, les moyens et la capacité de frapper ce pays en plein coeur”. Ceci n’est pas uniquement le message du groupe terroriste, mais également celui des pays qui soutiennent ces groupes, en particulier les pays qui mènent une guerre par procuration. Je pense qu’il serait utile d’interpréter ainsi ce message”

euronews : “La Turquie va-t-elle interrompre ses activités militaires en Syrie après cette attaque ?”

Atilla Sandikli : “Non, c’est le contraire. La Turquie a lancé une attaque aérienne contre 60 à 70 combattants de haut rang à Haftanin dans le Nord de l’Irak, parce que la Turquie tient le PKK pour responsable de l’attaque. Mais je ne pense pas que la Turquie peut mener seule une opération de grande échelle. Elle va soulever la question suivante : le Parti de l’union démocratique ou PYD est une organisation terroriste comme le PKK ou Daech. Ils l’ont prouvé en faisant cela. Les puissances occidentales les considèrent comme la force fiable en Syrie. La Turquie peut mobiliser les outils pour une opération terrestre en fournissant des troupes et en soutenant une intervention terrestre saudo-qatarienne contre Daech. La Turquie va insister sur ce fait, parce que les Etats-Unis disent à la Turquie qu’ils s’allient au PYD parce qu’il n’y a pas d’alternative. Que la Turquie puisse offrir ou non une alternative, il est déjà bien tard. Je pense que la Turquie va y travailler”

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