"A Dragon Arrives!" de l'Iranien Mani Haghighi célèbre le mélange des genres

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Par Euronews
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Avec “A Dragon Arrives!” (Un dragon arrive), le cinéaste iranien Mani Haghighi signe un film délibérément surréaliste. L’action se déroule sur l‘île

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Avec “A Dragon Arrives!” (Un dragon arrive), le cinéaste iranien Mani Haghighi signe un film délibérément surréaliste.

L’action se déroule sur l‘île de Qeshm située dans le détroit d’Ormuz en 1965, au lendemain de l’assassinat du Premier ministre iranien Hassan Ali Mansour.

Trois individus – un inspecteur de police, un ingénieur du son et un géologue – sont chargés d’enquêter sur la mort suspecte d’un exilé politique.

Autre énigme que le trio devra résoudre : pourquoi un tremblement de terre se produit et quelqu’un disparaît à chaque enterrement sur l‘île ?

We'd like to welcome Mani Haghighi to the red carpet for the premiere of A DRAGON ARRIVES! #Berlinalepic.twitter.com/esgc4Xv1Sw

— Berlinale (@berlinale) 19 février 2016

Présenté en compétition lors du dernier Festival de Berlin, le film de Mani Haghighi s’amuse à brouiller les pistes en créant différents niveaux de réalité et en ressuscitant l’Iran des années 60-70 entre vent de liberté et paranoïa sécuritaire :

“Ce film mélange allègrement les genres, explique Mani Haghighi. Tour à tour, on y croise Philip Marlowe, Jules Verne ou encore Tintin. On est à la fois dans un western et un film noir. J’ai réuni tous ces éléments pour voir, pour expérimenter ce que ça pouvait donner de mixer les genres et les références. “A Dragon Arrives!” est largement influencé par Beckett, Ionesco, Pinter, c’est évident, poursuit-il. J’aime cette idée de partir à la recherche de quelque chose d’insaisissable et d’attendre que quelque chose se produise.”

Le film louvoie donc en permanence entre réalité et fiction. Passé et présent se mêlent, renvoyant dos à dos vérité historique et réminiscences personnelles sur fond de Révolution iranienne, comme l’explique Mani Haghighi :

“Oui, il y a tous ces souvenirs vécus avant la Révolution, c’est sûr. J’ai beau ne pas être très vieux, mais comme tout homme d‘âge moyen, il y a des choses que je tenais pour vraies ou importantes au départ et qui, au fil du temps, se sont révélées ne pas être aussi vraies ou aussi importantes que je l’avais imaginé. Et c’est ainsi que l’on se retrouve à faire un film comme celui-ci.”

Véritable ovni cinématographique aux frontières de l’absurde, “A dragon Arrives!” est un film déconcertant qui se mérite, reconnaît le cinéaste iranien :

“C’est très compliqué, la situation est extrêmement complexe, c’est comme être dans un dédale, un labyrinthe, il faut trouver la sortie. Mais avec un peu de chance, si vous êtes malin, vous y arrivez toujours.”

Si l’on parle toujours beaucoup de la censure officielle en Iran, l’auto-censure ne serait-elle pas plus dangereuse encore ?

“En effet, je pense que l’auto-censure est notre pire ennemi, confirme Mani Haghighi. Avec les gens du comité de censure des films, on peut toujours négocier. Si c’est ce que vous voulez, vous pouvez essayer, il y a une certaine flexibilité dans ce domaine. Mais quand il s’agit d’auto-censure, vous ne pouvez pas transiger avec vous-même, vous devez être fort. En tout cas, c’est ce que j’ai essayé de faire et je crois qui j’y suis arrivé avec ce film.”

Projeté en première mondiale à la Berlinale, l’Italie a d’ores et déjà annoncé que “A dragon Arrives!” sortirait sur ses écrans.

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