Clinton-Trump, duel plus que probable de la présidentielle américaine

Clinton-Trump, duel plus que probable de la présidentielle américaine
Par Euronews
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Clinton-Trump, c’est bien le face-à-face le plus probable en vue de la présidentielle américaine du 8 novembre prochain. A l’issue du Super mardi

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Clinton-Trump, c’est bien le face-à-face le plus probable en vue de la présidentielle américaine du 8 novembre prochain. A l’issue du Super mardi, les prétendants démocrate et républicain à l’investiture de leur camp ont pris un large ascendant sur leurs rivaux.

Pire scénario pour les Républicains

Côté républicain, le pire scénario se confirme pour les élites du Parti. Ce succès de Donald Trump devrait encore accentuer les fractures au sein de sa formation sauf si – comme il s’y est engagé lors de son discours de victoire -, le milliardaire parvient effectivement à rassembler, notamment en adoptant un ton plus modéré. Beaucoup en doutent.

Hillary Clinton doit confirmer

Face à une personnalité aussi clivante, Hillary Clinton partirait favorite de la course à la Maison-Blanche d’après les sondages. Mais les démocrates ne veulent pas sous-estimer son potentiel adversaire opportuniste et imprévisible qui pourrait profiter de la faiblesse de la candidate démocrate potentielle en raison des affaires qui la poursuivent.
De plus, elle aussi devra tenter de réunir son camp et notamment, convaincre les partisans de son rival de gauche Bernie Sanders.

#SuperTuesday: what next? Our #USA correspondent Stefan Grobe reviews the latest results https://t.co/7JWXbcsmHKpic.twitter.com/hfyFNuAk1O

— euronews (@euronews) 2 mars 2016

“Trop tôt pour dire que les jeux sont faits”

Pour aller plus loin sur ces résultats du “Super mardi”, nous avons interrogé le professeur Peter Trubowitz de la London School of Economics, un spécialiste de la politique américaine.

Alasdair Sanford, euronews, Lyon :
“La victoire est-elle acquise pour ces deux protagonistes ? Ce sera Clinton-Trump en novembre ?”

Professeur Peter Trubowitz :
“Je crois qu’il est trop tôt pour dire que les jeux sont faits. Mais il est vrai que tous deux ont remporté des victoires très impressionnantes hier : Trump a gagné systématiquement dans les Etats républicains modérés et dans les Etats très conservateurs et Clinton s’en sort très bien dans les Etats du Sud comme on pouvait s’y attendre, mais elle a aussi décroché un Etat modéré comme le Massachussetts qui est près du Vermont, le fief de Bernie Sanders, un Etat qu’il avait vraiment besoin de remporter.
Dans le cas de Trump, je pense que Ted Cruz, John Kasich et Marc Rubio vont essayer d’empêcher Trump d’atteindre le nombre magique de délégués dans l’idée de le forcer à accepter une convention négociée.”

“Donald Trump exploite le ressentiment à l‘égard de Washington”

Alasdair Sanford :
“Vous avez écrit sur l’importance du facteur Trump dans cette élection. Vu de l’extérieur des Etats-Unis, cela peut sembler incroyable que quelqu’un aux positions aussi extrêmes puisse s’imposer. Pouvez-vous nous dire pour expliquer ça, ce qui se passe exactement aux Etats-Unis en ce moment ?”

Peter Trubowitz :
“Je pense que ce qu’il faut comprendre à propos de Donald Trump, c’est qu’il exploite une colère et un ressentiment présents aux Etats-Unis à l‘égard de la gestion du pays par Washington et envers ceux à qui la politique fédérale profite.
Dans le pays, il y a surtout une stagnation des salaires, une hausse des inégalités et un dysfonctionnement politique et de nombreux Américains ne font pas confiance à l’administration fédérale. C’est en particulier vrai au sein du Parti républicain : seuls 6% de ses membres ont confiance dans ce qui se passe à Washington et pensent que ce gouvernement sert les intérêts des puissants et des plus riches.
Et Donald Trump s’insurge contre cela et se pose en indépendant qui n’a besoin de l’argent de personne. Il est “indépendant” dans le sens où il ne fait pas partie de l’establishment de Washington et c’est ce qui – je pense – trouve un écho auprès des électeurs républicains actuellement.”

Alasdair Sanford :
“Mais peut-il gagner face à l’ensemble de l‘électorat s’il est effectivement désigné par son camp ?”

Peter Trubowitz :
“Je pense que c’est toute la question et personne ne connaît la réponse. On est en terrain inconnu et si quelqu’un vous dit qu’il connaît la réponse, il ne faut pas le croire.
On parle d’un type qui séduit un large échantillon de l‘électorat républicain. Mais est-ce qu’il peut attirer les électeurs plus indépendants, modérés ? Je crois que c’est clairement une inconnue.”

“Vulnérabilité d’Hillary Clinton du côté des jeunes”

Alasdair Sanford :
“A propos d’Hillary Clinton, sur quels points est-elle vulnérable ? Si comme le dit Trump : “Elle est là depuis si longtemps”, est-ce un avantage ou un inconvénient pour elle ?”

Peter Trubowitz :
“Les deux, je dirais. Actuellement, la vulnérabilité de Clinton se situe plutôt du côté de la nouvelle génération – des jeunes -, mais aussi du côté des électeurs masculins blancs auprès desquels elle n’est pas créditée de très bons scores. Bernie Sanders la bat auprès de ces deux catégories. C’est un point de fragilité pour elle à terme et je pense que l’une des choses qu’elle doit faire, c’est consolider son assise dans ces deux catégories d‘électeurs démocrates.”

Alasdair Sanford :
“Et si on assiste à un duel Clinton-Trump, à quel résultat faut-il s’attendre ? Ce ne sera pas beau à voir.”

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Peter Trubowitz :
“Oui, ce sera tout-à-fait cela. Ce ne sera pas beau, mais aussi brutal. Pourquoi ? Parce que les deux ont des taux d’impopularité supérieurs à 50%. Les deux candidats à la présidentielle – si au final, ils le deviennent effectivement – vont mener des campagnes négatives pour essayer d’accroître l’impopularité de leur adversaire. Et donc, je me dis que si c’est bien ces deux-là qui s’affronteront lors de la présidentielle, ce sera plutôt brutal et mesquin.”

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