Trafic de migrants : les passeurs au coeur d'Istanbul

Trafic de migrants : les passeurs au coeur d'Istanbul
Par Sandrine Delorme avec APTN, Anne Devineaux
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Bienvenue dans le “quartier des passeurs” à Istanbul. C’est ici que les migrants se rassemblent au coucher du soleil dans l’espoir de pouvoir acheter

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Bienvenue dans le “quartier des passeurs” à Istanbul. C’est ici que les migrants se rassemblent au coucher du soleil dans l’espoir de pouvoir acheter une place dans un bateau pour la Grèce.

On les repère vite, car leurs effets personnels sont empaquetés dans des sacs en plastique, ils ont aussi des gilets de sauvetage achetés dans le quartier…

Le parc d’Aksaray est au coeur de ce trafic d‘êtres humains et les affaires sont bonnes malgré la pression des autorités turques pour démanteler les réseaux.

Parmi les passeurs, Ali, un Syrien de Homs :

Les passeurs se mettent d’accord sur les lieux de rendez-vous des camionnettes et informent les gens du lieu pour éviter qu’ils aient des problèmes et pour éviter que la police saisissent les camionnettes. Ils évitent la police, ils surveillent les zones et quand il n’y a plus de policiers, ils téléphonent à d’autres passeurs pour que les gens se rassemblent et partent. En 15 minutes, tout est prêt et le mini-bus est en route.

Quelques fois, les véhicules sont interceptés sur la route. Les chauffeurs paient une amende et font demi-tour.

Mais la plupart des voyages se terminent sur la côte turque où les migrants peuvent entreprendre un voyage court mais risqué jusqu’aux îles grecques.

Ali admet que certains passeurs se moquent des dangers pour les migrants :

La présence et la surveillance des gardes-côtes turcs mettent vraiment la pression sur les passeurs, sur les lieux de départ des embarcations, et bien sûr, il y a des passeurs qui se fichent de voir si les vagues sont hautes ou pas. A partir du moment où les migrants arrivent à eux, ils veulent s’en débarrasser le plus vite possible“.

Sur 10 000 kilomètres de côte, pour partir d’un des endroits privilégiés, au plus près des îles grecques, les migrants doivent débourser en moyenne 900 euros.

Un passeur arrêté pour trafic d‘êtres humains risquent jusqu‘à 12 ans de prison en Turquie.

Ankara a mis en place une série de mesures en coopération avec l’Union européenne, destinées à arrêter la migration illégale.

En ce moment, en plein hiver, entre janvier et février, et malgré des conditions météo défavorables, comparés à l’an dernier, le nombre d’interceptions, de migrants secourus et d’arrestations de passeurs est beaucoup plus élevé“, explique Bahadir Yesiltepe, de la Police d’Izmir.

Selon les autorités turques, 146 000 migrants ont été interceptés en 2015 et 4 800 passeurs arrêtés. Ankara envisage encore de renforcer les sanctions, jusqu’ici toutes les mesures prises se montrent inefficaces.

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