France : le procès du "dentiste de l'horreur"

France : le procès du "dentiste de l'horreur"
Par Olivier Peguy avec agences
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le Dr Mark Van Nierop est poursuivi pour mutilations, escroqueries et faux en écriture. Les victimes présumées se comptent par dizaines.

PUBLICITÉ

En France, un procès particulièrement suivi s’est ouvert ce mardi à Nevers (Nièvre, centre de la France) : celui d’un Néerlandais, Mark Van Nierop, surnommé le “dentiste de l’horreur”.

C’est caché sous une couverture qu’il a fait son entrée au tribunal de grande instance.
Rien à voir avec l’homme jovial arrivé des Pays-Bas en 2008 à Château-Chinon.
Dans cette région du Morvan, considérée comme un désert médical, il ouvre son cabinet dentaire.
Peu après, la Sécurité sociale commence à remarquer des problèmes de facturation.
Et puis arrivent les plaintes de patients.

Les dents de l’amer

Il m’a fait sept ou huit piqûres, arraché huit dents d’un coup et posé l’appareil à vif. Je pissais le sang. Pendant trois jours !“, raconte ainsi Sylviane Boulesteix. Cette retraitée de 65 ans, avait consulté le dentiste en mars 2012 pour la pose d’un appareil dentaire.

A l’ouverture du procès, ce mardi, la salle d’audience était archi-comble, avec notamment les parties civiles, une centaine de personnes. Une grande majorité de femmes. Entre 2008 et 2012, elles étaient venues consulter ce dentiste et, comme Sylviane Boulesteix, étaient ressorties de son cabinet mutilées, avec le sentiment de s‘être fait arnaquées.

>> le témoignage des victimes (vidéo)

Physiquement, on est diminuée parce qu’on souffre. Et moralement on est diminuée car on se dit qu’on s’est fait avoir, à tout point de vue : on a payé cher pour en arriver à un point où on ne peut même plus faire réparer les dégâts.Marie-Jo Lemoine, partie civile

Les victimes se sont regroupées dès 2013 au sein du “collectif dentaire”. Maître Charles Joseph-Oudin est leur avocat.

Pour mes clientes, ce qu’on espère d’abord, ce sont des explications. Ce qu’on espère, c’est de comprendre. Comprendre comment M. Van Nierop a pu se comporter comme cela pendant aussi longtemps, comment les choses ont pu devenir aussi grave. Aujourd’hui, on n’a aucune explication. Et dans le processus de reconstruction des victimes, il y a d’abord le besoin de comprendre. Est-ce qu’on aura des regrets ? Est-ce qu’on aura des remords ? Peut-être. Mais au moins, on a le besoin de comprendre.Me Charles Joseph-Oudin, avocat des parties civiles

Dossier chargé, personnalité complexe

Le dentiste est poursuivi pour mutilations, escroqueries et faux en écriture.

Son dossier est chargé : aux Pays-Bas déjà, avant de s’installer en France, il était sous le coup de sanctions disciplinaires.
Sa personnalité complexe : instable psychologiquement, il a fui au Canada fin 2013, affirmant vouloir mettre fin à ses jours.

Son procès à Nevers doit durer 10 jours.
Il risque jusqu‘à 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende.

Pour aller plus loin

>> Le premier jour d’audience suivi en direct par la rédaction du Journal du Centre, à lire ici

>> La chronologie de l’affaire, établie par la rédaction du Journal du Centre, à lire ici

Le procès du “dentiste de l'horreur” s'ouvre à Nevers https://t.co/BU9tKCKaNf#AFP

— Agence France-Presse (@afpfr) 8 mars 2016

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Après l’attentat à Moscou, la peur d’une résurgence du terrorisme dans les pays européens

45 000 volontaires vont être formés à l'approche des Jeux Olympiques de Paris

Harcèlement de rue : une application qui indique les "lieux sûrs" aux victimes