Les réfugiés d'Idomeni : dommages collatéraux des attentats de Bruxelles ?

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Par Sophie Desjardin avec SANDRINE DELORME
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Alors qu’une crise humanitaire sans précédent menace les réfugiés bloqués à Idomeni, ceux-ci ont été parmi les premiers à réagir aux attentats de

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Alors qu’une crise humanitaire sans
précédent menace les réfugiés bloqués à Idomeni, ceux-ci ont été parmi les premiers à réagir aux attentats de Bruxelles. Car ils le savent, l’amalgame et le rejet, encore, les guettent. A chaque attaque revendiquée par Etat islamique, l’Europe contracte un peu plus ses frontières.

Je suis réellement désolé et tout le monde ici l’est aussi, tout ceux qui savent ce qui s’est passé se sentent désolés pour ce qui est arrivé à Bruxelles. Vous savez, nous avons fui la Syrie et l’Irak pour les mêmes raisons. Nous avons quitté nos pays, nos villes pour les mêmes raisons, à cause d’Etat islamique et des kamikazes, je pense que nous partageons le même destin“ explique un réfugié syrien.

Bien sûr que nous sommes contre toute personne qui en tue d’autres. Nous sommes des réfugiés humanitaires, nos maisons ont été détruites, nous n’avions pas à manger, pas d’eau, des roquettes étaient tirées au-dessus de nous tous les jours, que pouvions-nous faire ?“dit un autre venu de Kobané.

13 novembre 2015, Paris. La France est sous le choc, et avec elle, toute l’Europe. C’est désormais une certitude, ils peuvent frapper, fort, n’importe où, n’importe quand. Dans la foulée, le président français décrète l‘état d’urgence et… :

La seconde décision que j’ai prise c’est la fermeture des frontières. Nous devons nous assurer que personne ne pourra rentrer pour commettre quelque acte que ce soit“.

Ce repli sécuritaire va s‘étendre et se radicaliser avec la découverte de ce passeport sur l’un des kamikazes de Paris : un passeport syrien enregistré parmi un groupe de migrants débarqués sur l‘île grecque de Leros.

Des terroristes se cachent-ils parmi les réfugiés ? C’est la question à laquelle certains pays européens vont bien vite répondre, dans le doute. Dès le lendemain des attaques de Paris, la Pologne annonce qu’elle ne prendra plus de réfugiés, et des murs de barbelés continuent de s‘ériger un peu partout dans l’est de l’Europe.

A Idomeni, la situation humanitaire est telle aujourd’hui que le ministre grec de l’immigration a évoqué pour la première fois la crainte que des enfants y meurent. Les réfugiés sont donc plus qu’inquiets :

Ce qui s’est passé aujourd’hui en Belgique est très mauvais pour nous, peut-être qu’ils vont avoir plus peur de nous, peut-être qu’ils vont rendre les choses plus difficiles pour les gens ici, mais ces gens n’ont plus rien à perdre, ils ne peuvent pas revenir en arrière“, explique une réfugiée syrienne.

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