Kurdistan irakien : combattre Daech sur le terrain idéologique

Kurdistan irakien : combattre Daech sur le terrain idéologique
Par Beatriz Beiras avec Mohammed Shaikhibrahim, Sandrine Delorme
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Si les Peshmergas sont en première ligne pour combattre les jihadistes de Daech dans la reconquête de Mossoul, au Kurdistan irakien, les autorités se

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Si les Peshmergas sont en première ligne pour combattre les jihadistes de Daech dans la reconquête de Mossoul, au Kurdistan irakien, les autorités se battent sur un autre terrain, celui de l’idéologie religieuse.

Pour contrer les interprétations extrémistes du Coran et des actes du prophète Mahomet qui sont distillées par les partisans de Daech, les autorités kurdes ont entrepris ce qu’elles appellent un “processus d’illumination”.
Située dans le nord de l’Irak, le Kurdistan, n’a trouvé que ce moyen pour tenter d’arrêter la propagation de cet Islam selon Daech.

L’une des dernières mesures préventives mise en place a été de bannir certains imams qui, les vendredis de prières, en profitaient pour appeler à se montrer solidaires de Daech et de ses actes terroristes, incitant de jeunes kurdes à aller grossir les rangs des kamikazes ou à partir pour combattre en Syrie.
5 % des prêches du vendredi seraient concernés selon le ministère des cultes kurde.

“Nous focalisons sur les sermons du vendredi pour combattre l’idéologie extrémiste et essayer de promouvoir la coexistence des religions et des nationalités, des communautés, pour apporter amour, paix et maintenir une sécurité intérieure. La guerre contre Daech repose sur nos épaules, nous sommes face à une très grande responsabilité qui est de combattre ces nouvelles pensées extrémistes qui apparaissent au sein de nos mosquées” explique un imam d’Erbil, Barzan Rasheed.

Le ministère des cultes a pris la mesure du phénomène après l’arrestation de plusieurs jeunes kurdes juste avant qu’ils ne passent à l’acte. Interrogés, ils ont raconté avoir été poussés vers l’extrémisme par ce type de prêche déviant ou par certaines lectures.

Le ministère du culte régional kurde a donc aussi décidé de surveiller toute la littérature à disposition dans les mosquées, les bibliothèques, les prisons, et de faire retirer tous les ouvrages qui font la promotion du fondamentalisme islamique et des idées extrémistes.

“A travers les prêches du vendredi, nous essayons, avec l’aide d’imams éclairés, d’accéder aux prisons du Kurdistan. Ces prisons comptent beaucoup de prisonniers de Daech et nous essayons de changer la mentalité de ces jeunes égarés”, explique Mariwan Naqshbandi, du ministère des cultes et des affaires religieuses du gouvernement régional du Kurdistan.

Dans les écoles aussi, les autorités régionales kurdes mènent l’offensive avec l’aide d’imams modérés, qui prennent en charge l’enseignement du véritable Islam auprès des élèves. Le ministère des cultes a remplacé certains livres d‘école et livres religieux par des ouvrages plus éclairés. Cela va jusqu‘à remplacer certains professeurs considérés comme trop extrémistes par d’autres plus modérés.

L’idée est de protéger la jeune génération de l’influence de Daech, de faire en sorte qu’elle apprenne la tolérance, des valeurs d’humanité, qu’elle sache faire la différence entre le véritable Islam et les actes barbares de Daech qui ne devraient que susciter le mépris et le rejet de tout vrai musulman selon les dires du ministère des cultes kurde.

Et notre reporter à Erbil, Mohammed Shaikhibrahim, de conclure : “L’interprétation extrémiste de la religion que fait Daech prive l’Islam de sa dimension d’humanité et de miséricorde, lesquelles sont l’essence même des religions monothéistes. Mais les hommes de foi se sont lancés dans une contre-offensive, tentant de réintégrer les jeunes qui se sont fourvoyés et de protéger les fidèles des interprétations extrémistes de Daech”.

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