Palmyre après Daech : état des lieux

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Par Sophie Desjardin avec France Télévision, Sandrine Delorme
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La bataille pour reprendre Palmyre aux jihadistes de Daech s’est achevée il y a une semaine, mais il y a toujours des explosions. Toute la ville a

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La bataille pour reprendre Palmyre aux jihadistes de Daech s’est achevée il y a une semaine, mais il y a toujours des explosions. Toute la ville a été piégée par Etat islamique, des milliers de mines sont disséminées un peu partout.

C’est une équipe de la télévision française France 2, autorisée à accompagner l’armée syrienne, qui a filmé ces images et recueilli nombre de témoignages.

“Voici une bombe artisanale que nous avons désamorcée, elle était sous la route juste ici. A côté, nous n’avons pas pu la neutraliser et nous avons dû la faire exploser”, explique un militaire.

Les soldats syriens ratissent les bâtiments encore debout, ceux que les 2 000 frappes de l’armée russe n’ont pas détruits les 15 derniers jours de la bataille.
Ils font des découvertes, comme un atelier de fabrication de bombes artisanales :

“C’est un laboratoire de chimie et il y a tout ce qu’il faut pour fabriquer des détonateurs.”

Acétone, acide, câbles électriques, tout ce qu’il faut se trouve ici pour fabriquer notamment du TATP, l’explosif qui a été utilisé pour confectionner les bombes des attentats de Paris et Bruxelles, la signature d’Etat islamique.

Palmyre est restée 10 mois sous contrôle des milices de Daech.

Beaucoup de gens se sont enfuis et les jihadistes ont dû recruter pour remplacer les fonctionnaires.

Derrière eux, ils ont laissé un tas de documents, des registres qui montrent que tout a été inventorié, noté. On apprend qu’ils pouvaient par exemple acheter une femme 3 euros pour six mois. Se trouvaient aussi les noms des recrues, et les plus jeunes avaient à peine 14 ans.

Il y a également des listes issues du tribunal islamique, qui montrent que toute désobéissance était punie : fumer vaut 15 jours de prison, par exemple…

Le tribunal en question était bien entendu redouté par la population. Cet homme y a été emprisonné 15 jours. Dénoncé par ses voisins, il raconte qu’ils étaient 100 dans cette cellule. Les hommes ont inscrit leurs noms sur les murs.

“Ils nous maintenaient dans un état de terreur permanente, ils nous disaient, vous n’avez que deux options : la décapitation ou l‘égorgement”.

Lui a été libéré, mais beaucoup ne s’en sont pas sorti.

Mohamed s’est enfui de la ville avant l’arrivée des jihadistes. Son fils n’avait pas voulu partir.
Il témoigne, en pleurs, il n’a jamais retrouvé le corps de son fils :

“Mon fils leur a dit : je n’ai rien fait de mal, Palmyre est ma ville, je l’aime. Ils ont répondu : on ne te donnera pas le plaisir d‘être exécuté ici. Ils l’ont emmené dans la ville d‘à côté et lui ont tiré dessus, ils ont filmé l’exécution et ils l’ont mise sur internet… Que doit-on ajouter, que dire de plus…? Puisse Dieu maudire ceux qui sont venus ici et ont tué des gens qui n’avaient rien fait.”

A l’extérieur de la ville, au nord, les soldats syriens ont découvert un charnier :

“Ici, on a trouvé cinq hommes, sept femmes, huit enfants, et même un nourrisson de six mois. Ils étaient tous enterrés, les uns sur les autres”.

40 cadavres ont été transférés à l’hôpital militaire de Homs, mais il y en a d’autres… L‘équipe de France 2 a également vu des restes humains.

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Selon le régime syrien, près de 300 personnes auraient été exécutées durant l’occupation de la ville par Daech.

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