Grève générale pour une "égalité réelle" à Mayotte

Grève générale pour une "égalité réelle" à Mayotte
Tous droits réservés 
Par Nathan Lautier avec Agnes Faivre
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

Des renforts policiers pour éteindre le feu à Mayotte. A la grève générale amorcée le 30 mars et aux barrages routiers se sont greffés depuis

PUBLICITÉ

Des renforts policiers pour éteindre le feu à Mayotte. A la grève générale amorcée le 30 mars et aux barrages routiers se sont greffés depuis quelques jours des violences urbaines. Le mouvement de grève, intersyndical, avait déjà commencé en novembre, avant d‘être suspendu à cause de l’Etat d’urgence. L’activité économique est gelée par des blocus sur les routes, les supermarchés sont vides. Ces mouvements ont le soutien des élus du conseil départemental.

Les mahorais veulent simplement être au même régime que les continentaux

Les manifestants demandent une “égalité réelle” pour les habitants de Mayotte, officiellement département français depuis 2011. L‘île a en effet un régime bien différent que le continent : l’interim n’est pas possible ; le RSA n’est qu‘à 50% de celui versé dans l’hexagone et les différentes allocations sont calculées différemment.

Par ailleurs, le manque d’infrastructures scolaires, sanitaires et de production d‘énergies est pointé du doigt. Le député de la quatrième circonscription de la Guadeloupe, Victorin Lurel, a publié un rapport à destination du Premier ministre français pour demander une régularisation de la situation de Mayotte.

Les grévistes réclament donc le même régime que celui qui est en place sur le continent, et une réévaluation du niveau de vie pour l’un des départements les plus pauvres de France : alors que le PIB/habitant est de 31 420 € en métropole, il est de 7 896 € à Mayotte, en 2014. Des revenus donc très faible, surtout pour un coût de la vie moyen très élevé.

Les défis pour permettre à l‘île de dépasser les difficultés se multiplient : un illettrisme prégnant, un chômage omniprésent, une immigration clandestine incontrôlable, et maintenant des violences entre villages rivaux plombent le département d’outre-mer.

Les grévistes semblent déterminés à maintenir le blocus de l‘île tant que les revendications ne seront pas prises en compte par l’Etat français.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Mayotte : grèves et barrages de la population se poursuivent

À Mayotte, un sentiment d'abandon

Les journalistes ont eu un accès rare au sous-marin français à propulsion nucléaire de classe Rubis