Brésil : Michel Temer, successeur par intérim ?

Brésil : Michel Temer, successeur par intérim ?
Par Euronews
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Cet homme, c’est Michel Temer, et il veut sortir de l’ombre de Dilma Rousseff. Depuis sa première investiture en 2011, le vice-président a escorté

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Cet homme, c’est Michel Temer, et il veut sortir de l’ombre de Dilma Rousseff.

Depuis sa première investiture en 2011, le vice-président a escorté la présidente et, habile tisseur d’alliances, il a rendu possible la formation d’un gouvernement stable.

Constitutionnaliste de 75 ans, fils d’immigrants libanais, marié avec Marcela, 32 ans, Michel Temer est un vieux routier de la politique brésilienne.

Il a senti le vent tourner dès le deuxième mandat de Dilma Rousseff.

En décembre 2015, il lui envoie une lettre où il lui reproche de le traiter en “vice-président décoratif”, appelé seulement pour régler les crises et gagner le soutien du Parlement.

Chef depuis 15 ans du PMDB, le parti du mouvement démocratique brésilien, un parti centriste clef qui dispose du nombre de députés le plus important au Parlement, Temer a oeuvré en coulisses pour prendre ses distances. Le 29 mars, le PMDB a quitté la coalition gouvernementale, six ministres ont démissionné.

“A partir d’aujourd’hui, après cette réunion historique pour notre parti, le PMDB retire son soutien au gouvernement de Dilma Rousseff”, explique Romero Juca, premier vice-président du PMDB.

Et puis, il y a 5 jours, comme nombre de médias brésiliens, le journal Valor Economico diffusait un audio de Michel Temer : 14 minutes de discours à la nation, dans lequel il prend pour acquis la destitution de Dilma Rousseff et propose la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Dès le lendemain, Temer affirme que c’est une fuite accidentelle, qu’il s’entraînait sur son téléphone et qu’il l’a envoyé par erreur à un groupe de députés de son parti. Mais il se dit prêt à prendre le relais :

“Je serai prêt parce que le dialogue est précisément ce qui sous-tend mon action. Ce n’est pas que je sois capable de résoudre seul les problèmes, mais je sais qu‘à travers la puissance du dialogue, la concertation, avec tous les partis et des représentants de plusieurs secteurs de la société, nous parviendrons à sortir le pays de cette crise.”

Cette fuite est perçue comme une preuve de conspiration par la présidente Dilma Rousseff, qui, sans les nommer, accuse Michel Temer et Eduardo Cunha, le président de la Chambre Basse, de trahison :

“Hier, nous avons eu la preuve qu’il y a deux meneurs dans ce coup d’Etat, ils ont agi ensemble et de manière préméditée.”

Car, si le Sénat décide d‘écarter Dilma Rousseff du pouvoir pour 180 jours, et finit par voter sa destitution, c’est Michel Temer qui prendra la tête du Brésil jusqu’en 2018.

Mais la crise risque de s’aggraver. Le magistrat de la cour suprême du Brésil vient d’ordonner à la Chambre des députés d’initier aussi la procédure de destitution pour Temer. Motif : il est tout aussi responsable que Dilma Rousseff du maquillage des comptes publics du Brésil.

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