Iran : à quoi ressemblera le nouveau Parlement ?

Iran : à quoi ressemblera le nouveau Parlement ?
Tous droits réservés 
Par Julien Pavy avec AFP, ISNA, Le Monde
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

Les élections législatives iraniennes, qui se sont déroulées le 26 février et le 29 avril, ont rendu leur verdict. Qui occupera les 290 sièges du dixième Parlement iranien ?

PUBLICITÉ

Les élections législatives iraniennes, qui se sont déroulées le 26 février et le 29 avril, ont rendu leur verdict. Qui occupera les 290 sièges du dixième Parlement iranien ? La réponse en détail :

Un nombre record de femmes

Le nouveau Parlement n’aura jamais compté autant de femmes depuis la Révolution islamique de 1979. Elles seront 17 à siéger au Majlis, contre neuf dans la précédente assemblée.

Et elles auraient même pu être 18, si le Conseil des gardiens de la Constitution n’avait pas invalidé l‘élection, au premier tour, d’une candidate réformatrice à Ispahan.

Minoo Khaleghi s’est vu reprocher d’avoir serré la main d’un homme lors d’un déplacement à l‘étranger, un acte illégal selon la loi islamique en vigueur. Elle est également accusée de ne pas avoir porté le hijab, comme le suggèrent des photos, non authentifiées, relayées sur les réseaux sociaux. Minoo Khaleghi a obtenu le soutien du président Hassan Rohani, qui espère convaincre le Conseil des gardiens de revenir sur sa décision.

Alleged photos that got Iran MP-elect Minoo Khaleghi DQ'd by Guardian Council. Khaleghi denies its her in the pics. pic.twitter.com/zt60yS8OFa

— Hanif Zarrabi-K. (@hanifzk) 5 mai 2016

Le retour en force des réformateurs et modérés

Les réformateurs et modérés, favorables à la politique d’ouverture du président Rohani, formeront le groupe le plus important dans la prochaine assemblée. Après le second tour des législatives, le 29 avril dernier, ils disposent de plus de 120 sièges selon l’ISNA, l’agence d’information iranienne. Un retour en force important par rapport à la précédente législature, qui ne leur permet toutefois pas d’atteindre la majorité parlementaire, fixée à 146 sièges.

Les conservateurs reculent

Pour la première fois depuis 2004, les conservateurs ne vont pas dominer le Parlement.
Ils obtiennent 83 sièges selon l’ISNA, contre 200 lors de la précédente législature.

Quant aux ultra-conservateurs, opposés à l’accord sur le nucléaire iranien, ils ont subi un échec cinglant. La quasi-totalité de leurs candidats ont été éliminés dès le premier tour des législatives.

Elections iraniennes : les ultraconservateurs humiliés à Téhéran https://t.co/ZgPZJ2s6vQ

— Louis Imbert (@louis_imbert) 29 février 2016

Le choix crucial des indépendants

Les indépendants, qui recueillent 81 sièges, doivent encore faire connaître leur position. Certains pourraient soutenir les conservateurs, d’autres les réformateurs et modérés et donner ainsi une majorité aux pro-Rohani. Ils pourraient aussi former un groupe indépendant au Parlement.

Les religieux moins représentés que les femmes

Autre élément important : les religieux seront moins représentés dans le nouveau Parlement : 16 sièges contre 27 dans l’assemblée sortante.

Ils seront moins nombreux que les députés femmes, ce qui constitue une première dans l’Histoire de la République islamique. Dans les deux premiers Parlements, élus après 1979, les religieux occupaient plus de la moitié des sièges.

Si leur influence recule au Parlement, ils conservent toutefois des postes-clés au sein du régime : la présidence (Hassan Rohani) et le Conseil des gardiens de la Constitution (dirigé par Ahmad Jannati).

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Les Iraniens plébiscitent le changement

Le système électoral iranien, un simulacre de démocratie