Mondial de hockey : quelle place pour l'équipe de France ?

Mondial de hockey : quelle place pour l'équipe de France ?
Par Rita Palfi
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Il ne reste que deux jours dans les tours préliminaires du Championnat du monde de hockey sur glace en Russie. Dans le groupe B, le suspens reste entier pour les places en quart de finale ou pour la relégation. L‘équipe française, qui peut encore se qualifier en quart de finale, peut aussi finir à la dernière place. Mais la France est dans une situation spéciale cette année : en tant que l’un des pays organisateur du tournoi de 2017, elle ne peut pas être reléguée, même si elle finissait à la dernière place. Les Bleus jouent donc pour leur réputation, afin de rendre le hockey et leur équipe plus populaire.

Pour Laurent Meunier, le capitaine de l‘équipe depuis 12 ans, “ce qui est important c’est de se qualifier pour l’an prochain“. L‘équipe a encore deux matchs à jouer, contre le Canada puis la Biélorussie. L’objectif de ces deux matchs est clairement d’obtenir un bon résultat”pour être le mieux classé possible“.

Un groupe où presque tout est possible

Avec cinq points au compteur, les français peuvent finir dernier. Mais ils peuvent encore jouer la qualification en quart de finale. Cela dépendra de leurs deux derniers matches, contre le Canada puis la Biélorussie, ainsi que des résultats des autres équipes du groupe : les États-Unis (neuf points) joueront contre la Slovaquie (six points). L’Allemagne (dix points) jouera contre la Hongrie lundi. Les Hongrois était parmi les seize meilleures équipes du monde en 2015 ; ils totalisent trois points après leur victoire historique contre la Biélorussie (trois points aussi).

Au Championnat du monde de hockey sur glace, l‘équipe qui gagne avant prolongation reçoit trois points. Si après les soixante minutes du temps réglementaire, les adversaires sont toujours à égalité, les deux équipes reçoivent un point. Elles disputent ensuite une prolongation de cinq minutes, mais seulement à quatre joueurs de champ contre quatre (au lieu de cinq). Si aucune équipe ne marque, une séance de tirs au but décidera du vainqueur qui reçoit encore un point. C’est pour cette raison que la France affiche cinq points, ayant gagné en prolongation contre l’Allemagne.

Même si on a une carte à jouer, on ne peut pas être relégué. Pour pouvoir avoir du monde l’année prochaine, on ne peut pas se permettre un fiasco. Du coup, c’est important de bien jouer pour faire bonne figure en France“ – a indiqué Pierre-Édouard Bellemare, joueur de l‘équipe de France à Euronews. “Cette année on a une équipe où il manque pas mal de joueurs. On a deux victoires sur cinq, ce n’est pas si mal. On a encore deux gros matchs, finir à trois victoires, ça serait vraiment un beau mondial“.

Mais un étrange scénario peut se produire : si les Français perdent contre les Canadiens et que l’Allemagne gagne contre la Hongrie, alors la France ne pourra plus se qualifier en quart de final. Et le résultat du match France-Biélorussie décidera de la relégation entre la Biélorussie et la Hongrie.

Pierre-Édouard Bellemare : “On a compris que le match contre la Biélorussie va être un match très important pour la Hongrie. Pour nous, comme on en a parlé depuis le début du Mondial, on ne va pas jouer à moitié juste parce qu’on est déjà qualifié pour le prochain. Nous avons encore toutes nos chances de nous qualifier pour le quart de finale. Le but est de rester qualifié en jouant de la bonne manière, et de finir le plus haut possible. Si on ne joue pas le quart de finale, la cinquième place est le but. En aucun cas, on va essayer de ne pas jouer pour aider une équipe. La Biélorussie est une des nations dont nous nous rapprochons chaque année depuis neuf ans. Il faut les battre, pour prouver qu’on peut battre une équipe qui est normalement plus forte que nous. La Hongrie l’a fait en faisant un match incroyable. Ça va être notre tour.

Un exemple à suivre pour les petites nations de hockey sur glace

L‘équipe de France s’est qualifiée pour l’Elite, les 16 meilleurs équipes du monde, en gagnant le tournoi de la division I en Chine en 2007, et les Bleus y sont restés. Toutes les équipes promues depuis ont toutes été relégués à l’issue du Championnat du monde. Aucune équipe n’a réussi à se maintenir (Autriche, etc.)

Pour Pierre-Édouard Bellemare, qui joue en NHL aux Flyers de Philadelphie, si la France a pu se maintenir en Elite, c’est grâce à un travail qui s’est inscrit dans la durée et qui a commencé avant même l’ascension parmi le top 16.
“Dans les tournois de division I, on a commencé à jouer de mieux en mieux. Une fois arrivé en Elite, la seule chose sur laquelle nous nous sommes concentré, c‘était de gagner les matchs clé. Mais aussi de ne pas être trop mentalement démoralisé après des défaites, parfois sévères, contre de grandes nations comme le Canada, la Russie. Il faut prendre ces matchs comme un apprentissage. Si tu fais une faute, ce n’est pas grave. Par contre quand tu te retrouves à jouer contre une équipe comme l’Italie ou le Kazakhstan, tu penses à ces erreurs, et surtout au fait de ne pas les reproduire. Ça a été des petites marches, qu’on a monté. Pour une nation comme la France, ce sont des paliers qu’il faut atteindre pour pouvoir rester parmi les meilleurs. Petit à petit, notre groupe s’est solidarisé. On a commencé à jouer pour l‘équipe, et non plus seulement en individuel. Il y a un esprit de famille, et quand tu joues pour l‘équipe de France, tu viens et tu te sacrifies pour la famille. C’est pourquoi on est toujours là. On arrive à se battre.”

“On a un groupe soudé, qui est très fier de jouer en équipe de France, c’est important dans les matchs difficiles. On est content de venir en équipe de France et ça se ressent dans les matchs, ou il faut vraiment aller chercher une victoire, on a vraiment besoin de toute l‘équipe”, ajoute Laurent Meunier, le capitaine de l‘équipe de Fance pour la 12ème fois. “On l’a montré l’an dernier contre la Lettonie : on a réussi à renverser un match mal engagé pour aller chercher la qualification et rester en Elite. On s’appuie beaucoup sur cette victoire, elle nous stimule.”

Des hauts et des bas

L’année dernière, la France s’est maintenue difficilement en Elite en terminant 12ème de la compétition. En 2014, par contre, les Bleus s‘étaient qualifiés pour les quarts de finale, où ils ont été opposés aux Russes. Une rencontre que les Français ont perdue 3 à 0 face au futur vainqueur.

Pour Laurent Meunier, il n’y a pas de grandes différences. “L’an dernier, on a fait des bons matchs. On a perdu deux matchs par un but, ou deux, d‘écart contre l’Allemagne et la Suisse. Après, on a gagné contre l’Autriche. Les choses étaient compliquées, car l’Autriche avait, elle aussi, gagné des matchs. Cette année, la Biélorussie, qui a atteint les quarts en 2014 et en 2015, va jouer contre nous son maintien dans l’Elite et éviter sa relégation. Toutes les équipes sont très proches. Et suivant les années, si on fait un ou deux faux pas contre ses opposants directs, ça peut vite compliquer les choses”.

En septembre prochain, la France participera en Norvège à un tournoi de qualification olympique pour les jeux de 2018 qui se dérouleront à Pyeongchang en Corée du Sud. Les Français affronteront le Kazakhstan, l’Italie et le pays hôte, la Norvège. Seul le vainqueur sera qualifié pour les JO. Pour Laurent Meunier, le parcours et les performances de l‘équipe de France durant ce Championnat du monde auront forcement un impact positif sur le e tournoi de qualification. “C’est important ici de prendre confiance. De mettre en place des automatismes pour septembre et pour arriver là-bas avec une certaine certitude, certaines choses dans le jeu établi qu’on a pu travailler pendant ces championnats du monde. Et c’est vrai que d’ici là, on espère avoir récupéré beaucoup de blessés, de joueurs qui ne sont pas là, qui sont en NHL. Mais ça n’empêche pas qu’avec les joueurs qui sont là, au moins, on a pu progresser ensemble en tant qu‘équipe” a confié à euronews celui qui évolue en club en Suisse pour le compte du HC La Chaux-de-Fonds.

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