Sans faire de vagues, l'extrême-droite trace sa route en Autriche

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Par Sophie Desjardin avec Sandrine Delorme
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Cela vous aura peut-être échappé, mais dimanche, les Autrichiens votent pour élire un nouveau Président. Et ces élections pourraient marquer un tournant majeur dans l'Histoire récente de l'Euro

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Cela vous aura peut-être échappé, mais dimanche, les Autrichiens votent pour élire un nouveau Président. Et ces élections pourraient marquer un tournant majeur dans l’Histoire récente de l’Europe.

Si, en Autriche, ce n’est pas le Président qui décide de la politique du gouvernement, il a toutefois des pouvoirs importants, comme la possibilité de dissoudre le Parlement et de nommer un nouveau chancelier.

Or, à l’issue du premier tour le 24 avril dernier, c’est cet homme qui est arrivé en tête : Norbert Hofer, candidat du FPÖ.

Le FPÖ, parti de la Liberté, est le parti de l’extrême-droite autrichienne, nationaliste et anti-immigration. C’est l’allié du Front National au sein d’un groupe au parlement européen, qui compte aussi Alternativ für Deutschland, la Ligue du Nord italienne, le PVV néerlandais, ou encore le Vlaams Belang (Bloc flamand), deux membres du KNP polonais et une élue exclue du UKIP, Janice Atkinson.

Le FPÖ a longtemps été dirigé par un certain Jörg Haider. Il est mené par Heinz-Christian Strache depuis 2005.

A 45 ans, cet ingénieur aéronautique de formation, resté handicapé à la suite d’un accident de parapente, pourrait bien devenir à la fois l’un des plus jeunes et le premier Président d’extrême-droite en Europe, depuis les années 40.
Sa campagne essentiellement axée sur la crise migratoire a si bien fonctionné qu’elle a laminé les deux partis traditionnels historiques autrichiens.

Sociaux-démocrates et conservateurs se partagent l’alternance ou le pouvoir depuis plus de 60 ans. Ni l’un ni l’autre sont présents au second tour.

Face à la débâcle, le SPÖ a dû trouver en urgence un nouveau chancelier et une nouvelle stratégie.

Après le premier tour, Werner Faymann a démissionné de ses fonctions, laissant le parti sans chef à la veille d’un scrutin crucial.
Et c’est Christian Kern, ex-directeur de la compagnie nationale ferroviaire, qui s’est vu confier sa succession, et la lourde tâche de “guérir les fractures du parti” et de regagner le coeur et l’esprit des Autrichiens.

Lui en appelle à ne pas se laisser gagner par la peur. Mais il va peut-être devoir affronter une cohabitation douloureuse…
Les Autrichiens semblent fatalistes :

“Je pense qu‘à cause de cette insécurité généralisée, à cause de l’augmentation du nombre d‘étrangers, et de la montée d’angoisses indéfinies, de la peur du chômage, etc, en Autriche, comme dans d’autres pays, il va y avoir un basculement vers la droite”. “Je crains que beaucoup de gens ne restent à la maison puisqu’ils ne veulent voter pour aucun des deux candidats, et tous ces gens-là vont être choqués lundi par l’issue de ce scrutin”.

Face à Hofer, il reste cet homme dans lequel les anti-FPÖ placent désormais tous leurs espoirs : Alexander van der Bellen est le candidat des Verts, porte-parole fédérale du parti de 1997 à 2008.
A 72 ans, cet économiste caracolait en tête des sondages avant le premier tour.

Mais le dernier sondage Gallup le donne perdant au second tour. Si ce scénario se concrétise, Norbert Hofer donnerait six mois à un an au gouvernement pour régler les problèmes de l’Autriche.

Et notre reporter à Vienne, Julian Lopez, de conclure :

“Quasiment 6 millions 400 000 Autrichiens sont appelés aux urnes. Au premier tour des présidentielles, l’abstention se situait autour de 31 %. Les analystes locaux s’accordent à dire que quel que soit le résultat, les élections de dimanche constitueront un avant et un après dans l’histoire politique récente de l’Autriche”.

"Les Français n'ont pas à avoir peur, la France est un grand pays. Ce qui se passe en Autriche et en Pologne, c'est la peur" #DirectPR

— Élysée (@Elysee) 17 mai 2016

How a far-right candidate has risen to become the likely next president of Austria https://t.co/wIi4inLkb5pic.twitter.com/lpcgOVvvWs

— Financial Times (@FT) 19 mai 2016

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