Bayer prêt à se saigner pour racheter Monsanto

Bayer prêt à se saigner pour racheter Monsanto
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Par Anne Glémarec avec AFP, Reuters
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L'offre de 62 milliards de dollars cash sur le spécialiste américain des pesticides et des OGM met en jeu la santé financière et la réputation du chimiste allemand.

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62 milliards de dollars, soit 55 milliards d’euros cash : c’est la somme astronomique que l’Allemand Bayer est prêt à débourser pour mettre la main sur Monsanto. Pour les actionnaires de l’Américain, cela représente une prime de 37% sur le cours de l’action Monsanto début mai. Le père du Roundup, le pesticide controversé, s’est contenté de confirmer avoir reçu “une offre non ferme et non sollicitée.

Cette offre, la plus grosse jamais faite par un groupe allemand sur une entreprise étrangère, pourrait donner naissance au numéro un mondial des pesticides, des engrais et des semences. Un pari fou signé Werner Baumann, PDG de Bayer depuis le début du mois.

Il est d’ailleurs venu en personne vanter l’intérêt de l’opération devant la presse. “Aujourd’hui est un grand jour pour Bayer. Aujourd’hui, nous faisons aussi un grand pas vers le renforcement de notre activité agriculture. Ensemble, nous pouvons assurer une hausse de la production alimentaire mondiale en dépit de conditions environnementales et de culture plus difficiles que jamais,“ s’est-il félicité.

Today we're announcing our proposal to create a global #ag leader. #AdvancingTogetherhttps://t.co/zFRZrCDvU7pic.twitter.com/BZViKMhMe0

— Bayer AG (@Bayer) May 23, 2016

Cette consolidation du secteur est stimulée par la chute des cours des matières premières, notamment agricoles, qui entame les marges des industriels. En avalant Monsanto, Bayer espère dégager environ 1,5 milliard de dollars d‘économies d’ici trois ans doper son bénéfice par action de 5% la première année, de 10% au moins les années suivantes.

L’opération n’est pas sans risque pour l’inventeur de l’aspirine. Elle fera en effet exploser sa dette, déjà astronomique. L’Allemand pourrait devoir se résoudre à une augmentation de capital, voire des cessions d’actifs dans la pharmacie. Sans compter qu’en fusionnant avec le “Méchant des OGM”, Bayer expose aussi sa réputation en Europe.

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