Le puzzle des réfugiés en Grèce

Le puzzle des réfugiés en Grèce
Par Monica Pinna
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Skaramangas est l'un des 35 camps de réfugiés que compte la Grèce. Il accueille près de 3.000 migrants sur une base de la marine hellénique. Mais dans les prochains mois, leur nombre pourrait pas

  • Plus d’un million de migrants ont transité par la Grèce en l’espace d’un an.

  • Plus de 2.500 sont morts ou portés disparus entre janvier et mai de cette année.

  • L’accord UE-Turquie a entraîné en avril une baisse des arrivées en Grèce, mais une forte hausse des arrivées en Italie.

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Skaramangas est l’un des 35 camps de réfugiés que compte la Grèce. Il accueille près de 3.000 migrants sur une base de la marine hellénique. Mais dans les prochains mois, leur nombre pourrait passer à 7.000, en raison des délocalisations de camps temporaires, comme celui du Pirée, où beaucoup de familles s‘étaient installées. Ici, elles reçoivent de la nourriture, de l’eau, des soins ou encore des kits d’hygiène.

“Comme ils vont rester longtemps ici, nous mettons en place des activités, comme des cours pour les enfants, des groupes de discussion pour les femmes. Et tout cela va être mis en place à partir de maintenant’‘, explique Matina Nakopoulou de la Croix-Rouge hellénique.

Aid Zone - GreeceLe camp a ouvert début avril. Les résidents sont essentiellement Syriens. Il y a aussi des Afghans et des Irakiens. L’atmosphère est parfois tendue à cause du mélange de nationalités et du désir partagé de quitter au plus tôt la Grèce.

“J’espère que je ne vais pas rester longtemps ici. Ils ont dit qu’on allait rester environ deux mois, mais j’espère qu’on va partir avant’‘, dit une femme.

Originaire d’Alep, Bahija vit dans un container avec ses quatre filles. Elle espère rejoindre son fils en Allemagne. Les conditions de vie sont plus faciles que dans d’autres camps. Il y a de l’eau, l’air conditionné, une salle de bains. Mais Bahija n’oublie pas pour autant sa situation : “Qu’est-ce qu’on va faire ? La Syrie est détruite, notre maison a été détruite. Nous n’avons pas d’avenir.’‘

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— Monica Pinna (@_MonicaPinna) 12 mai 2016

Après la fermeture de la route des Balkans, plus de 54.000 migrants se sont retrouvés bloqués en Grèce, où ils doivent être enregistrés. Un défi de taille pour les autorités.

Monica Pinna, euronews : “L‘échelle de la crise des réfugiés ici en Grèce est énorme, la gestion de la crise a été assez controversée. C’est un défi immense pour l’Europe. Quelles sont les priorités ?”

Evangelos Petratos, Commission européenne à l’aide humanitaire à la Grèce : “C’est la première fois que nous sommes confrontés à une telle situation en Europe. Pour cette raison, le Commissaire à l’aide humanitaire a proposé d’allouer 700 millions d’euros sur trois ans. Nous avons déjà débloqué 83 millions d’euros. Notre but est d’aider ces personnes à vivre avec dignité le temps où elles sont en Grèce.”

Monica Pinna, euronews : ‘‘Environ 15.000 personnes sont bloquées à Athènes depuis la fermeture des frontières au Nord. Comment est gérée cette situation d’urgence ? Nous sommes allés à Elliniko, l’un des camps temporaires situés autour de la capitale grecque.”

Elliniko est une banlieue d’Athènes.On y trouve des enceintes sportives qui ont servi lors des Jeux olympiques de 2004, pour les compétitions de baseball ou de hockey. C’est là aussi que se trouve l’ancien aéroport international. Ces bâtiments abandonnés depuis des années ont été transformés en camps de réfugiés improvisés.
Environ 1.200 personnes vivent dans l’ex-terminal.

Kyriakos Giaglis, directeur du Conseil Danois pour les Réfugiés :
“C’est un site officiel. Nous avons constaté une réduction du nombre de réfugiés à cause des conditions de vie. Il n’y a pas de fenêtres, pas de ventilation, ce n’est certainement pas un endroit où l’on peut vivre convenablement durant l‘été. Le ministère de l’immigration essaye de construire des sites appropriés, il y a des efforts, c’est certain, mais le processus est lent.’‘

Ici, les familles attendent d’aller vers d’autres destinations européennes. Dans l’ancien terminal de l’aéroport, il y a six toilettes pour hommes, autant pour les femmes.

Le Conseil Danois pour les Réfugiés, une ONG financée par l’Union européenne, fournit de la nourriture, des produits d’hygiéne, des vêtements. Mais ce n’est pas tout :

“Nous réalisons une cartographie des personnes qui se trouvent ici à Elliniko pour déterminer la composition des familles, leur nombre et les problèmes qu’elles peuvent rencontrer”, explique Salwa Barlian, conseillère juridique pour le Conseil Danois pour les Réfugiés.

Ces informations serviront à d’autres agences qui viendront en aide aux réfugiés pour les demandes au cas par cas. De nombreux migrants patientent, d’autres pas.

Suheil Sahizada est afghan. Il s’apprête à rentrer à Kaboul avec sa famille. Il a versé 14.000 dollars aux passeurs pour réaliser son rêve européen. “On a vu comment est la vie en Europe. Et c’est terminé pour nous. Nous devons partir. Ici, les droits de l’Homme pour nous n’ont pas été respectés. Nous sommes ici depuis trois mois et si nous restons rien ne va changer. Les migrants doivent connaître la vérité pour savoir s’ils peuvent continuer leur voyage vers l’Europe ou pas.”

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