Mangez, vous êtes surveillés !

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Par Euronews
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Le nombre d’obèses est en train d’exploser à travers l’Europe.

Le nombre d’obèses est en train d’exploser à travers l’Europe. En Suède, les chercheurs veulent exploiter la technologie des capteurs pour mieux prévenir le surpoids et les troubles alimentaires chez les jeunes. C’est tout le sens du projet de recherche européen baptisé Splendid.

Depuis deux ans, les élèves d’un lycée suédois pèsent les plats de leur déjeuner sur des appareils appelés mandomètres. Ils le font dans le cadre d’un projet de recherche innovant appelé Splendid. Il vise à prévenir l’obésité et les troubles alimentaires en proposant une solution technologique qui incite à manger ni trop, ni trop peu.

Balance et capteurs d’activité et de mastication

Les élèves participent à la dernière phase de l‘étude : ils testent un nouveau type de balance – un mandomètre -, une application pour smartphone, un capteur d’activité physique et un dernier outil comme nous l’explique Ioannis Ioakeimidis, chercheur principal sur le projet : “Il y a aussi un prototype de capteur de mastication : dès qu’il est connecté, vous le mettez dans votre oreille et il détectera votre mastication, dit-il. Grâce à cet appareil et à d’autres données, on peut quantifier tout ce que vous mangez tout au long de la journée automatiquement, à distance,” explique-t-il.

#anorexia#bulimia family based treatment & Swedish #mandometer method promising https://t.co/bM3n6nuv0wRadioNational</a></p>&mdash; All in the Mind (allinthemind) 29 mai 2016

Les scientifiques travaillent aussi sur des algorythmes pour évaluer ces données et envoyer des recommandations aux utilisateurs. Les lycéens se sont prêtés volontiers au jeu au point de déclencher chez certains, une prise de conscience. “J’ai réalisé tout ce que je grignotais dans la journée,” reconnaît l’une d’elles. “J’ai vu combien de bouchées je prends et ce que je mange en une bouchée,” fait remarquer un autre. “J’avais déjà des soucis avec la nourriture, raconte une dernière avant d’ajouter : “Les gens qui utilisent [ce dispositif] pourront reconnaître les signes et être aidés plus tôt. Je pense que moi, cela m’aurait aidée,” renchérit-elle.

Commercialisation en vue

A l’Institut Karolinska de Stockholm, nous rencontrons d’autres membres de cette équipe qui au total, comporte sept partenaires dans cinq pays. Celle-ci a mis au coeur de son système : ce mandomètre dont la conception remonte à 1993. Il renseigne l’utilisateur sur la quantité qu’il ingère et à quelle vitesse il mange. Il lui indique aussi quand il devrait s’arrêter et se sentir rassasié. Ce dispositif devrait être commercialisé à terme.

“On essaie de l’améliorer au maximum et de prévoir les prochaines étapes pour qu’il puisse être utilisé à très grande échelle, explique le professeur Anastasios Delopoulos, coordinateur du projet Splendid, justement parce qu’on constate que notre public visé existe bien et qu’il y a un risque que ces personnes deviennent obèses. Cela représente une très grande part de la population,” insiste-t-il.

Mobihealth:
EU-funded obesity prevention study uses sensors to slow down speedy eaters http://t.co/Dblualf523 via MobiHealthNews</a></p>&mdash; SPLENDID Project (projectSPLENDID) 18 décembre 2013

La prévalence de l’obésité a doublé dans le monde entre 1980 et 2014. Ce qui en fait aujourd’hui, l’un des grands défis de santé publique pour lequel la prévention est la clé. C’est ce qu’assure le Dr Cecilia Bergh, fondatrice et PDG de Mandometer Clinics, société impliquée dans le projet. “On peut lutter contre ces troubles avec des médicaments, avec la chirurgie dans les cas d’obésité, avec des traitements très longs et il vaut mieux prévenir ces troubles alimentaires et l’obésité, c’est bien le but de notre travail,” estime-t-elle.

“Quand vous prenez du poids, vous ne vous supportez plus !”

A l‘échelle de la planète, environ deux milliards de personnes sont actuellement en surpoids ou obèses. C‘était le cas de Pierre Vial. Il a perdu 43 kilos en moins de dix mois au sein de l’une des cliniques spécialisées de la société. Tout comme d’autres patients, il souligne l’impact de ces troubles sur sa vie. “Quand vous prenez du poids, vous vous haïssez vous-même, raconte le père de famille. Vous ne vous regardez plus dans le miroir, quand vous achetez des vêtements, vous faites vite, vous ne vous supportez plus,” dit-il.

Une autre patiente Vanessa White confie : “Je n’avais pas vraiment de vie : jJ’allais à l‘école, mais je sortais lors de la pause du matin et du midi pour aller manger avec mes parents, sinon je ne mangeais rien et j’ai perdu beaucoup d’amis,” raconte-t-elle.

Les troubles alimentaires touchent aussi Karin Borell dans son quotidien. Cette autre malade explique : “Les bons jours, c’est comme si j’avais une vie normale sans trouble alimentaire, sans problème avec la nourriture. Tout ce que j’espère aujourd’hui, c’est m’en sortir,” lance-t-elle.

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