Fernando Vallespin, professeur de science politique et directeur de l’Institut Universitaire Ortega y Gasset de Madrid, analyse la situation politique en Espagne au lendemain des élections…
Fernando Vallespin, professeur de science politique et directeur de l’Institut Universitaire Ortega y Gasset de Madrid, analyse la situation politique en Espagne au lendemain des élections législatives.
Au regard de la victoire du Parti populaire de Mariano Rajoy et du recul imprévu de Podemos au profit du parti socialiste PSOE, Fernando Vallespin s’attend à une législature instable. Il s‘étonne de la renaissance d’un bipartisme classique en Espagne. Extraits.
Fernando Vallespin, directeur de l’Institut Universitaire Ortega y Gasset de Madrid: “Ce fut une grande surprise et on devra méditer sur les causes. Selon moi ce qui a en partie influencé le résultat c’est un climat de peur que l’on percevait dans certains groupes du centre et du centre-droit. Peur du fait que Podemos pouvait devenir la deuxième force nationale, et même éventuellement être en capacité de gouverner si le parti socialiste était prêt à cela.”
“Je pense que cela va être une législature tres instable, en plus je vois ma – si Rajoy reste Premier ministre – Ciudadanos et le PSOE entrer dans un gouvernement de coalition. Rajoy va probablement obtenir l’investiture, sans faire de grandes concessions mais en échange, le PSOE continuera d‘être le leader de l’opposition. Le PSOE va lui vendre très chère la majorité dont à besoin le PP pour pouvoir gouverner.”
Alors que le parti anti-austérité Podemos était présenti pour dépasser la gauche traditionnelle du PSOE, les Espagnols se sont tournés vers les partis traditionnels:
“Il semblait qu’il allait y avoir, d’après les sondages, un énorme tremblement de terre en Espagne. On pensait qu’allait commencer un bipartisme d’un genre nouveau, celui du PP et de Podemos. En fait qui est arrivé c’est un renforcement du vieux bipartisme”.