Paris demande à Barroso de renoncer à son pantouflage chez Goldman Sachs

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Par Cecile Mathy avec agences
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Le recrutement de José Manuel Barroso par la banque Goldman Sachs n’en finit pas de susciter les critiques en Europe.

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Le recrutement de José Manuel Barroso par la banque Goldman Sachs n’en finit pas de susciter les critiques en Europe.

Par la voix de son secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, la France a, ce mercredi, appelé à réformer le code de conduite des anciens commissaires pour éviter les conflits d’intérêts et mieux encadrer “le pantouflage”, le passage dans le privé d’anciens hauts fonctionnaires.

“Moralement, politiquement, déontologiquement, c’est une faute de la part de M. Barroso. C’est le pire service qu’un ancien président d’une institution européenne pouvait rendre au projet européen, à un moment de l’histoire où il a au contraire besoin d‘être soutenu, porté et renforcé. M. Barroso fait aujourd’hui avec cette affaire le lit des anti-européens. Je l’appelle donc solennellement à renoncer à ce poste”, a déclaré Harlem Desir à l’Assemblée Nationale.

Plus largement, la gauche française crie au scandale.

#Barroso, primum nocere, nuire impunément, détruire éhontément, s'enrichir effrontément. Obscène devise ! Notre impuissance? ChT

— Christiane Taubira (@ChTaubira) 9 juillet 2016

Que #Barroso devienne salarié officiel de Goldman Sachs à Londres, c'est plutôt un progrès, ça met fin à des années de travail au noir …

— Pascal DURAND (@PDurandOfficiel) 9 juillet 2016

L’ancien Premier ministre portugais a été engagé par la banque d’affaires américaine – à la réputation sulfureuse – pour la conseiller dans le contexte du Brexit.

Goldman Sachs fut au cœur, faut-il le rappeler, de la crise des subprimes en 2008 en spéculant contre ses propres clients à qui elle avait fourni ces produits toxiques. C’est aussi la banque qui a aidé l’Etat grec au début des années 2000 à masquer ses déficits pour rester dans la zone euro.

Elle s’offre ainsi un carnet d’adresses étoffé avec celui qui a présidé la Commission européenne pendant dix ans (2004-2014).

José Manuel Barroso n’a cependant enfreint aucune règle : il a respecté le délai de carence de 18 mois contraignant son passage dans le privé à l’issue de son mandat.

Il est censé respecter à présent une clause stricte de confidentialité sur ses activités au sein de l’Union européenne.

Cette affaire fait grand bruit car José Manuel Barroso fut la tête de proue de l’Union européenne pendant dix ans. Il est cependant loin d‘être le seul à rejoindre le secteur privé.

Rappelons par exemple, que fin mai, Bruno Bézard, le directeur du Trésor français, quittait son poste pour rejoindre un fonds d’investissements franco-chinois.

#Sapin a discrètement décoré l’ex-directeur du #Trésor, Bruno #Bézard, malgré son sulfureux pantouflage https://t.co/mlkavcaBDg

— Laurent Mauduit (@LaurentMauduit) 7 juin 2016

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