Allemagne : série noire sans précédent

Allemagne : série noire sans précédent
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Par Euronews
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L’Allemagne est sous très haute tension, les autorités sur le qui-vive.

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L’Allemagne est sous très haute tension, les autorités sur le qui-vive. En une semaine, le pays a été frappé à quatre reprises par des drames. La Bavière a été particulièrement touchée. En effet, trois de ces tragédies se sont produites dans ce Land du sud. Retour sur les faits.

18 juillet : quatre blessés graves à l’arme blanche dans un train en Bavière

Vers 21h15, il y a une trentaine de personnes dans le train régional qui effectue la liaison entre Treuchtlingen et Würzburg dans le sud de la Bavière. Un homme se lève et agresse à la hache et au couteau des passagers. Quatre personnes, toutes originaires de Hong Kong, seront grièvement blessées. Cette attaque fait également un blessé léger. Une dizaine de passagers ont également été prises en charge pour assistance psychologique. L’auteur des faits est parvenu à quitter le train à Heidingsfeld, dans la banlieue de Würzburg.

Attaque en Allemagne: l'assaillant ne présentait aucun signe de radicalisation islamiste https://t.co/DmV70shtutpic.twitter.com/OqxWW7E7BG

— euronews en français (@euronewsfr) 20 juillet 2016

Mais « la police est partie à sa poursuite et dans le cadre de cette poursuite elle a tiré sur l’agresseur et l’a tué » a indiqué un porte-parole de la police. Le ministre bavarois de l’Intérieur a par la suite donné plus d’informations sur cette opération. Selon Joachim Hermann, c’est une unité spéciale d’intervention de la police allemande (Spezialeinsatzkommandos, SEK), qui se trouvait à Würzburg pour une autre mission qui est intervenue.

Le lendemain, l’organe de propagande de l’organisation Etat islamique revendique l’attaque. Le responsable de l’agression, un jeune demandeur d’asile afghan de 17 ans apparait dans la vidéo. Ce dernier était arrivé en Allemagne en juin 2015 et avait obtenu son titre de séjour en décembre dernier. Si c’est la première fois qu’une attaque est directement revendiquée par le groupe djihadiste, les responsables de l’enquête restent malgré tout prudents. Même si un drapeau de l’organisation EI et une lettre d’adieu ont été retrouvés dans la chambre du jeune homme, les enquêteurs privilégient la thèse de l’auto-radicalisation.

22 juillet : neuf morts dans une fusillade à Munich

Une fusillade éclate à 17h52 devant un restaurant McDonald’s du centre commercial Olympia, situé près du stade olympique dans le nord de la capitale bavaroise. Un homme vêtu de noir et armé d’un pistolet automatique ouvre le feu sur les personnes présentes dans le restaurant. Les tirs se sont ensuite poursuivis dans le centre commercial. Le tireur prend la fuite et sera retrouvé mort par la police vers 20h30, qui constate que le forcené s’est suicidé d’une balle dans la tête.

Le bilan de cette soirée est lourd : neuf morts et vingt-sept blessés. Toute la soirée, le climat est tendu à Munich. La ville est placée en état d’alerte maximale. Les transports publics sont coupés. Si dans un premier temps, toutes les pistes sont évoquées, dont un acte terroriste, l’enquête s’oriente vers la thèse du « copycat ». Les perquisitions effectuées chez l’auteur de la fusillade, un Germano-Iranien de 18 ans né à Munich n’ont « montré aucun lien avec l’organisation Etat islamique », selon le chef de la police locale, Hubertus Andrä. De plus, l’auteur des faits se serait également converti à la religion catholique, selon Thomas de Maizière, le ministre de l’Intérieur allemand.

Attaque meurtrière à Munich: pas de lien avec l'Etat islamique https://t.co/rqko6wb442pic.twitter.com/WaRex54esy

— euronews en français (@euronewsfr) 23 juillet 2016

La piste retenue par les enquêteurs est celle d’un jeune homme, qui suivait « un traitement médical et psychiatrique », fasciné par les tueries et autres crimes de masses et agissant « sans motivation politique ». Des livres et des coupures de journaux sur ces thématiques ont été découverts lors de la perquisition au domicile du jeune homme. Des documents sur une autre fusillade en Allemagne, qui avait fait 15 morts en 2009, et sur la tuerie commise en 2011 par Anders Breivick en Norvège ont été également retrouvés. La date du 22 juillet n’a sans doute pas été choisie par hasard. C’est en effet la date anniversaire du massacre perpétré par Breivick. « Le lien est évident » a indiqué Peter Altmaier, le directeur de la chancellerie et proche collaborateur d’Angela Merkel. La police a également indiqué que le forcené avait utilisé Facebook pour attirer ses victimes. Le tireur a en effet créé un faux compte, en usurpant l’identité d’une personne, pour poster des invitations promettant des tarifs réduits au McDonald’s où les faits ont débuté. Mais, il n’est pas encore établi si les victimes, surtout des adolescents et des jeunes adultes, se sont effectivement retrouvées dans le restaurant suite au message sur Facebook. Concernant l’arme utilisée, Glock 17, elle aurait été achetée sur le « dark net », soit une partie du web non référencée par les moteurs de recherches classiques et uniquement accessibles avec des logiciels dédiés.

24 juillet : un mort et deux blessés dans une attaque à la machette près de Stuttgart

En fin d’après-midi, un homme de 21 ans est arrêté après avoir tué une femme et blessé deux personnes dans le centre-ville de Reutlingen, dans le land du Bade-Wurtemberg. La police locale a indiqué que l’homme, un demandeur d’asile syrien avait eu une violente dispute avec la femme qu’il a tué avec « une machette ». Selon des médias locaux, l’homme et la femme étaient tous deux employés du même restaurant, où la dispute a éclaté et l’agression mortelle commise.

Une dispute amoureuse à l'origine de l'attaque à la machette de #Reutlingenhttps://t.co/J9QUkdgnTTpic.twitter.com/myiEHsK5JL

— euronews en français (@euronewsfr) 25 juillet 2016

Après avoir tué sa victime à la machette, l’homme a ensuite blessé un homme et une femme avec la même arme en plein centre-ville. La piste envisagée par la police est celle du crime passionnel, comme l’a déclaré un porte-parole de la police locale : « Lorsqu’un homme et une femme ont une dispute, on part du principe qu’il s’agit d’un crime passionnel ». Ce dernier a également précisé qu’ « en l’état actuel de l’enquête, nous ne disposons d’aucun élément indiquant qu’il s’agisse d’un attentat terroriste ». L’auteur des faits est arrivé seul en Allemagne, il y a un an et demi et serait connu par la police pour des faits de violence selon la presse locale.

24 juillet : un mort et douze blessés dans une explosion en Bavière

Vers 22h, une explosion retentit devant un restaurant d’Ansbach dans le nord de la Bavière. Non loin de là devait se tenir un festival de musique où étaient attendues jusqu’à 2 500 personnes. Une personne est tuée, l’auteur de l’explosion lui-même, et douze autres sont blessées dont trois très grièvement.

#Allemagne : un attentat fait un mort et douze blessés devant un festival https://t.co/EOnhwTrQUypic.twitter.com/tCGcVcYCJc

— euronews en français (@euronewsfr) 25 juillet 2016

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’homme aurait tenté de pénétrer dans l’enceinte où se tenait le festival. Mais faute de billet, il a été éconduit à l’entrée. Si le ministre bavarois de l’Intérieur, Joachim Hermann a déclaré qu’ «il est malheureusement très évident qu’un véritable attentat-suicide islamiste a eu lieu ici », le chef de la police locale, Roman Fertinger, a précisé que pour le moment, «aucune preuve » ne permettait de valider cet hypothèse. Mais le 25 juillet en fin d’après-midi, l’attentat-suicide a été revendiqué par l’organisation Etat islamique. Plus tôt dans la journée, le ministre bavarois de l’Intérieur avait déjà annoncé que l’auteur de l’attentat avait « fait allégeance » à l’EI d’après une vidéo retrouvée sur son téléphone portable. L’homme qui s’est fait exploser est un réfugié syrien de 27 ans arrivé en Allemagne en 2014. Bien qu’une demande d’asile lui ait été refusée l’année dernière, Il avait été autorisé à rester dans le pays et il résidait dans un centre d’hébergement d’Ansbach.

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