Photo : à la rencontre des "Insolents" de Téhéran

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Par Philippe Mathieu
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“Mon travail c’est d’apporter une autre image d’un pays, d’une situation, d’une problématique.

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“Mon travail c’est d’apporter une autre image d’un pays, d’une situation, d’une problématique. Donc Téhéran c’est cette mégalopole de 14 millions d’habitants et forcément il se passe beaucoup de choses. C’est un peu la ville des possibles en Iran Beaucoup d’Iraniens disent qu’en Iran ‘tout est interdit mais tout est possible’.”

Jérémy Suyker est un jeune photographe français dont les clichés se retrouvent déjà publiés par National Géographic Géo ou Time. Il expose en ce moment à Lyon dans le cadre de Septembre de la photo avec le Collectif Item une série de photos qu’il a prises à Téhéran. L’expo a été coproduite avec la revue 6Mois
qui avait publié ce travail précédemment et qui continue de l’accompagner. 6Mois est une revue spécialisée dans le photoreportage et les histoires au long cours.

“Ce que j’ai voulu un peu mettre en scène, explique le photographe c’est ce qu’on appelle en farsi le darouni et le birouni, c’est l’intérieur et l’extérieur, c’est le public et le privé et c’est quelque chose qui frappe quand on découvre l’Iran. On s’aperçoit qu’il n’y a pas qu’un mode de fonctionnement et une réalité. Il y a ce contraste entre ce que l’on peut faire à l’extérieur avec toutes les limites que cela implique et ce que l’on est véritablement à l’intérieur entre proches, avec la famille, chez soi en fait.”

Il a passé plusieurs mois dans la capitale iranienne à la rencontre de ceux qu’il appelle les “Insolents de Téhéran” et ce qui est aussi le titre de l’exposition :
“Donc ces insolents ce sont ces jeunes qui se jouent un peu des interdits. Ils essayent de repousser la censure comme ils peuvent et de trouver un juste milieu entre le légal et l’illégal. Ne pas tomber complètement dans la clandestinité tout en gardant une petite ouverture sur le monde et la scène publique.”

Une représentation dans une grotte

Dans l’expo une étonnante scène, avec une grotte immense transformée en théâtre et qui n’est pas si “underground” : “On est dans une grotte en effet pas très loin de Téhéran. On est à deux heures de route de Téhéran et contrairement à ce que l’on pourrait penser il s’agit là d’une séquence légale, c’est à dire que la compagnie de théâtre en l’occurrence a eu l’autorisation de se produire dans un décor naturel. On a notamment cette image un peu christique avec l’entrée de la grotte. Il faut s’imaginer que tous ces gens là sont partis de l’entrée et on été attiré par les acteurs jusqu’au fond de la grotte. Ce genre de performance est assez discret. Il faut être un peu au fait.”

Ce travail pourraient bien déboucher sur un livre mais d’ici là Jérémy Suyker va retourner à Téhéran une ville qui l’a… marqué : “On s’aperçoit que la religion n’est pas toujours présente, en tout cas pas partout. On se rend compte que les Iraniens ont une culture millénaire et pas simplement islamique. On tombe facilement amoureux de l’Iran, on peut même tomber amoureux en Iran.”

L’exposition est organisée jusqu’au 19 octobre. Quant au photographe il sera présent le 15 octobre.

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