Antonio Guterres, le prochain chef des Nations unies en bref

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Par Sandrine Delorme
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“Nous avons tous gagné”, c’est ce que titrait la presse portugaise ce jeudi après l’annonce du choix d’Antonio Guterres au poste de 9e secrétaire général de…

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“Nous avons tous gagné”, c’est ce que titrait la presse portugaise ce jeudi après l’annonce du choix d’Antonio Guterres au poste de 9e secrétaire général de l’ONU.

Le Portugais, francophone et socialiste modéré qui, pendant 10 ans a tenu les rennes du Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, a déjà réussi un exploit : faire l’unanimité au sein des 15 membres du conseil de sécurité. Même l’ambassadeur russe Vitali Tchourkine y a fait allusion :

Et bien, mesdames et messieurs, vous êtes témoins d’une scène historique, je pense. Je ne sais pas si cela est déjà arrivé de cette manière dans l’Histoire des Nations unies.

#UNSC adopts by acclamation the recommendation of Antonio Guterres as #NextSG ! pic.twitter.com/yhGYg4oWzB

— La France à l'ONU (@franceonu) 6 octobre 2016

Entré en politique par le biais de mouvements catholiques avant de rejoindre le parti socialiste au lendemain de la révolution des oeillets en 1974, il devient Premier ministre en 1995.

Le Portugal connaît alors une période d’expansion accélérée et de quasi-plein emploi, qui lui permet de faire passer dans l’opinion l’image d’un homme politique responsable et ouvert au dialogue. Il se fixe pour objectif prioritaire l’entrée dans l’euro, pari qu’il remporte avec succès.
Et lorsque le Timor oriental, ancienne colonie portugaise, est ravagé par les massacres de milices pro-indonésiennes en 1999, après la victoire des partisans de l’auto-détermination au référendum, il met en oeuvre toute son habileté diplomatique pour parvenir à convaincre la communauté internationale de la nécessité d’une intervention des Nations unies.

Européen convaincu, il est connu pour sa verve et pour être un homme d’action. Fin 2001, après la lune de miel du premier mandat, en désamour avec l’opinion publique portugaise, il décide de se consacrer à sa carrière diplomatique à l‘étranger.

En 2005, il est nommé à la tête du Haut commissariat aux réfugiés. Il exercera deux mandats, jusqu’en décembre 2015.

En 10 ans, il a réformé l’organisation interne du HCR, réduit d’un tiers le personnel basé à Genève pour augmenter sa capacité d’intervention d’urgence à l’international.

Il s’est voulu le porte-parole des opprimés, fervent défenseur des Droits de l’homme. Il est d’ailleurs très respecté par les organisations non-gouvernementales. En pleine crise migratoire, il s’est attaqué aux causes profondes des déplacements de population.

Au journal ‘Le Monde’, d’anciens collaborateurs ont dit de lui qu’il était “charismatique”, “humble et humain”, “travailleur acharné et méthodique”.

La France, comme Ban Ki-Moon, se félicite de ce choix. En avril, nous lui demandions quelles qualités devait développer son successeur Filippo Grandi :

Il est absolument essentiel de répondre aux grandes urgences qui, maheureusement, se multiplient à travers le monde. Là où les relations de pouvoir deviennent confuses, et où l’imprévisibilité et l’impunité deviennent les nouvelles règles du jeu, nous devons nous souvenir de tous ceux dont personne ne parle.

We at #UNHCR most delighted that our former High Commissioner #AntonioGuterres will be next Secretary-General of the @UN. Congratulations! pic.twitter.com/UqSrtzmgkc

— Filippo Grandi (@RefugeesChief) 5 octobre 2016

Avec AFP

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