Mossoul, l'histoire d'une chute ou comment Daech a vaincu

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Par Euronews
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Juin 2014, c’est la débandade dans les rangs de l’armée irakienne de la deuxième ville du pays, Mossoul.

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Juin 2014, c’est la débandade dans les rangs de l’armée irakienne de la deuxième ville du pays, Mossoul.

En cinq jours, l’offensive de Daech, et de nombreux autres groupes jihadistes, fait fuir les militaires.
Ils ont attaqué la ville de tous côtés, et après des combats sporadiques, des attentats-suicides, l’assaut du siège du gouvernement provincial et l’attaque d’une prison, (qui fait 670 morts selon l’ONU), les militaires quittent le navire et laissent derrière eux de l’armement lourd et des véhicules dont les jihadistes s’emparent. Le drapeau d’EI flotte sur les bâtiments gouvernementaux, des portraits de Saddam Hussein refont surface.

Située dans le nord de l’Irak, près de la Turquie et de la Syrie, et traversée par le Tigre, Mossoul se trouve à 350 km de Bagdad. C’est le chef-lieu de la province de Ninive, qui est riche en pétrole.
En 2014, elle compte deux millions d’habitants. Mais, selon l’observatoire international des migrations, environ 500 000 habitants fuient la ville dans la foulée de l’installation des rebelles, et tentent notamment de partir vers Erbil, dans le Kurdistan irakien. Parmi eux, des milliers de soldats selon les autorités kurdes, comme Mohammed Hadi qui expliquait alors :

Les généraux ont été les premiers à s’enfuir, ils nous ont laissés derrière eux. Comment les soldats peuvent-ils agir sans commandement ? La ville est tombée, les généraux sont à blâmer.

La ville majoritairement sunnite comptait de nombreuses minorités, Kurdes, Turcomans, Chiites, Chrétiens. Les Chiites ont fui après le massacre de nombre d’entre eux. Les Chrétiens avaient reçu un ultimatum : se convertir à l’Islam et payer une taxe spéciale faute de quoi ils seraient exécutés…

Ceux qui restent, sont des arabes sunnites. qui en avaient assez de la corruption et des exactions de l’armée, majoritairement chiite, et qui les accueillent donc alors plutôt bien.

Le 29 juin 2014, les jihadistes proclament leur califat à cheval entre la Syrie et l’Irak. Ils font de Mossoul leur capitale et imposent la Charia.

Et en juillet 2014, Daech s’en prend aux mausolées chiites et aux sanctuaires. Les jihadistes ont dynamité la mosquée abritant la tombe du prophète Jonas (Nabi Younès) et le sanctuaire de Seth (Nabi Chith) considéré comme le troisième fils d’Adam et Eve dans les traditions juive, chrétienne et islamique.

Quelques mois plus tard, en février 2015, ils diffuseront ces images où ils vandalisent les trésors du musée de Mossoul, datant notamment des périodes assyrienne et hellénistique. Ils détruiront aussi l‘église de la Vierge Marie, le Théâtre de l’université et 8 000 livres rares de la bibliothèque de Mossoul...

Mossoul était le reflet de multiples cultures et de multiples influences, arabe, perse, ottomane, puis britannique. Elle a longtemps été connue pour ses sites historiques avant de devenir le lieu de violences quotidiennes depuis l’invasion américaine en 2003.

As fighting intensifies in #Mosul, civilians have the right to flee and seek safety. This is what they'll face when they leave their homes. pic.twitter.com/vxV10pfH6V

— ICRC (@ICRC) 17 octobre 2016

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