Erosion, pollution: prenons soin des sols, ils nous le rendent bien !

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Par Euronews
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Des scientifiques européens étudient les sols à la loupe pour mieux les protéger de l'érosion, l'urbanisation et la pollution.

Comment améliorer la santé des sols et prévenir l‘érosion et la pollution ? Des scientifiques étudient sur la question dans le nord de l’Italie dans le cadre d’un vaste projet de recherche européen baptiséESDACvise à mieux protéger cette terre qui nous nourrit et nous protège.

Erosion, pollution, déclin de la biodiversité, urbanisation… En Europe, les sols sont menacés de multiples manières.
Dans le nord de l’Italie, au Centre commun de recherche européen (JRC), des scientifiques – biologistes ou encore ingénieurs agronomes – creusent la terre pour mieux comprendre ces phénomènes et proposer de meilleures solutions préventives.

“On atteint 25.000 échantillons prélevés dans toute l’Europe, explique Oihane Fernández Ugalde, ingénieur agronome au JRC, qui sont en cours d’analyse pour étudier leurs caractéristiques physiques, chimiques et biologiques.”

“Comment choisissez-vous les sites de prélèvement ?” lui demande notre reporter Julián López Gómez.

“On les choisit en fonction des pays pour aboutir à une représentation homogène de l’ensemble de l’Europe, précise-t-elle. Les terrains sont sélectionnés selon ce qui s’y trouve, l’utilisation du sol, les conditions climatiques et le type de sol qu’on peut avoir,” ajoute-t-elle.

[Actu] Atlas mondial de la #biodiversité des #sols via EU_ScienceHub</a> & <a href="https://twitter.com/theGSBI">theGSBI avec Inra_France</a> et partenaires <a href="https://t.co/4CMA8kMJe8">https://t.co/4CMA8kMJe8</a></p>&mdash; INRA Île-de-France (INRA_IDF) 24 mai 2016

Le fléau de l‘érosion

Nous nous rendons sur une parcelle agricole où l’on vient de récolter du maïs. Elle porte les traces de l’un des principaux ennemis des sols : l‘érosion. Chaque année, en Europe, on perd près de deux tonnes et demi de terres fertiles par hectare en raison de la pluie, de mauvaises pratiques de culture et de la topographie. En étudiant ce phénomène, ces scientifiques cherchent à établir de nouvelles méthodes de prévention.

“On est capable de conseiller les agriculteurs sur les méthodes concrètes qu’ils peuvent appliquer pour stopper l‘érosion, affirme Panos Panagos élabore des modèles de l‘érosion des sols au JRC. Ils peuvent notamment essayer de réduire le labourage, laisser les résidus de végétaux sur le champ après la récolte ; on les conseille aussi sur la protection des bordures herbeuses : il est préférable d’avoir de l’herbe autour des champs,” poursuit-il.

Grâce au travail de cette équipe du JRC, l’Union européenne disposera de données essentielles en vue d‘élaborer des politiques de gestion durable des sols. Un enjeu important selon ces chercheurs.

“Les sols luttent contre le changement climatique”

“La plupart des gens voient les sols comme une source d’alimentation parce que par exemple, 99% des calories que nous mangeons proviennent de la culture des terres, fait remarquer Arwyn Jones, pédologue au JRC. Pour autant, les sols ont d’autres fonctions comme la filtration de l’eau ; ils atténuent les effets des inondations ; ils luttent contre le changement climatique parce qu’ils stockent et séquestrent le CO2 et ils nous protègent des effets de la pollution,” énumère-t-il.

[#Infographie] #4p1000 : la séquestration du carbone dans les #sols#climatechange#climatpic.twitter.com/HO3M8MYDED

— MinAgri (@Min_Agriculture) 21 octobre 2016

Mais pour remplir leurs missions, les sols doivent être en bonne santé. Pour évaluer leur état, il faut s’intéresser à la biodiversité qu’ils renferment, par exemple en prélevant en forêt des échantillons qui subiront ensuite des analyses biologiques poussées en laboratoire.

“On estime que dans le sol d’une parcelle d’un hectare, on trouve environ 5000 kilos d’organismes vivants, indique Alberto Orgiazzi, biologiste des sols au JRC. Ce qui correspond plus ou moins au poids d’une centaine de moutons au total,” précise-t-il.

Analyses ADN

Les examens biologiques classiques sont complétés par des analyses ADN complexes. Il s’agit de déterminer de manière encore plus précise, les multiples communautés biologiques qui peuplent les différents types de sols. “Grâce aux séquences ADN extraites de la terre, dit Alberto Orgiazzi, on peut comprendre le lien entre tel sol et tels organismes vivants et dire de manière précise quels sont ces organismes. C’est comme cela qu’on peut définir la biodiversité d’un so donné,” conclut-il.

Pour mieux préserver cette ressource, il est nécessaire d’informer : les chercheurs élaborent des atlas, des bases de données interactives, des recommandations pour les politiques et des campagnes grand public.

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