Fidel Castro, l'un des derniers géants du XXe siècle

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Par Euronews
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Héros pour les uns, dictateur pour les autres.

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Héros pour les uns, dictateur pour les autres. Fidel Castro a marqué de son empreinte les 50 dernières années.

Au commande d’une armée de rebelles, le jeune avocat surprend le monde, en renversant, en 1959, le général Batista, alors chef de l’État cubain. C’est son premier coup d‘éclat. Fils d’un riche propriétaire terrien, Fidel Castro va transformer Cuba, prisée des touristes américains, en une puissance des Caraïbes. Avec “Che” Guevara, ils fondent le premier État communiste occidental.

De quoi inquiéter très vite les Etats-Unis, qui tentent de faire de tomber Castro, lors de l‘épisode de la baie des cochons en 1961. L’opération échoue : une victoire inespérée pour le “Lider Maximo” qui entre dans la légende.

Le régime castriste, devenu ouvertement anti-américain, se rapproche en pleine Guerre froide de l’Union soviétique de Krouchtchev. Les deux hommes décident d’installer sur l‘île une base de missiles dirigés vers les Etats-Unis.

Mais les Américains découvrent le projet. John Kennedy met en place un blocus maritime pour empêcher les soviétiques de livrer les armes à Cuba. La crise est désamorcée in-extremis. Washington renonce à ses projets d’invasion. Le monde est passé à deux doigts d’une guerre nucléaire.

Pendant trois décennies, l’URSS fait alors de Cuba son principal satellite en Occident. Castro s’affiche aux côté des dirigeants soviétiques, comme Leonid Brejnev.

L‘île profite du soutien financier de l’URSS pour bâtir l’armée la plus puissante des Amériques derrière celle des États-Unis. Castro envoie ses troupes en Éthiopie, en Namibie et en Angola pour défendre des gouvernements communistes.

Après des années de privations et de blocus économique, les années 80 permettent à l‘île de prospérer, même si Cuba reste tributaire des accords commerciaux avec le bloc soviétique.

Mais l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev au Kremlin en 1989 mettra fin à ce lien privilégié entre Moscou et la Havane. Fidel Castro refuse néanmoins de se joindre à la mise à mort du modèle communiste et s’isolera du reste du bloc.

L‘île plonge alors dans une crise économique profonde. Une partie de la société cubaine cherche à fuir les pénuries. A l‘été 94, plus de 30.000 cubains prennent la mer sur des embarcations de fortune et tentent de rallier les côtes de Floride.

A la fin de la décennie, le voyage du pape Jean-Paul II à La Havane a une portée historique. Le souverain pontife condamne l’embargo imposé par les États-Unis depuis 35 ans tout en demandant à Castro de libérer les prisonniers politiques et de rendre la liberté à son peuple.

Orateur de talent, réputé pour ses discours fleuves, Fidel Castro est victime d’un malaise en 2001 devant les caméras de télévision. Sa santé commence à faiblir, il se voit contraint d’abandonner le pouvoir.

En 2008, l’assemblée nationale cubaine élit son frère, Raul, à la présidence du pays assurant ainsi la continuité du régime. Depuis, Fidel Castro n’a plus fait que de rares apparitions publiques, notamment aux côtés de son ami Hugo Chavez, le président vénézuélien, qui se voulait son disciple.

Le 17 décembre 2014, Raul Castro et le président américain Barack Obama annoncent conjointement le rapprochement entre Washington et La Havane, impliquant notamment un assouplissement de l’embargo américain sur Cuba et la reprise des relations diplomatiques. Le changement de génération est en marche, même si jusqu’au bout, le vieux leader cubain aura garder l‘âme d’un révolutionnaire.

«Je n’ai jamais pensé que je vivrais si longtemps ni que l’ennemi serait si entêté dans sa hargne à vouloir éliminer des adversaires déterminés à combattre, déclarait-il le 24 février 2013. Dans ce combat inégal, notre peuple a démontré son étonnante capacité à résister et à vaincre.”

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