Evacuation à Alep : le témoignage d'un journaliste sur place

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Par Euronews
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Hadi al-Abdallah est un jeune journaliste indépendant, lauréat du Prix Reporters sans frontières pour la liberté de la presse.

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Hadi al-Abdallah est un jeune journaliste indépendant, lauréat du Prix Reporters sans frontières pour la liberté de la presse. Il se trouve actuellement à l’ouest de la province d’Alep, dans une zone contrôlée par l’opposition qui a vu affluer les évacués. Il raconte leur désarroi :

“Les civils qui sont partis d’Alep pleuraient d’avoir à quitter leur ville dans ces conditions. Beaucoup estiment que la communauté internationale les a mis face au choix suivant : être tués dans Alep assiégé ou être forcés de quitter leurs maisons. Quelqu’un m’a même dit que dans les deux cas, il s’agissait de crimes contre l’Humanité.
J’ai parlé à un enfant qui m’a raconté les bombardements à Alep-Est, la peur et les pleurs. Une femme est venue me voir, elle a pleuré devant la caméra et m’a dit qu’elle n’avait pas de nouvelles de son frère depuis jeudi et qu’elle ne savait pas ce qui lui était arrivé. Un autre de ses frères est mort en martyre il y a un mois.”

Le jeune journaliste raconte aussi l’interception d’un convoi d‘évacués à la sortie d’Alep par des milices chiites qui soutiennent le régime syrien et livre sa version de ce qui s’est passé :

“Le huitième convoi était censé arriver ce vendredi après-midi dans la partie ouest de la province d’Alep où je me trouve. Mais nous avons été surpris d’entendre qu’une barrière avait été érigée par les milices iraniennes et le Hezbollah pour empêcher le convoi d’aller plus loin. Ils ont placé des chars devant le convoi et ont commencé à tirer en l’air.

Quelques minutes après, j’ai pu parler avec un activiste qui était dans le convoi et avec quelques civils qui en faisaient aussi partie. Ils m’ont dit que les miliciens iraniens leur avaient ordonné de faire demi-tour, de repartir vers Alep-Est. Et cela s’est produit après l’arrestation de 10 personnes et l’exécution de trois d’entre elles devant des gens du convoi.

Plus de 50 000 personnes sont encore assiégées à Alep. Pour rester objectif, il faut dire que les Russes veulent évacuer ces civils de la zone assiégée mais ils ne contrôlent pas les milices iraniennes qui sont présentes dans la région. Ces milices ne veulent pas que les civils sortent. Il y a un conflit entre les Russes et les Iraniens. Les Russes veulent les évacuer, les Iraniens ne le veulent pas.”

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