Alep et ses enfants martyrs, symboles de la guerre en Syrie

Alep et ses enfants martyrs, symboles de la guerre en Syrie
Par Sophie Desjardin
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Alep est devenue, cette année, le symbole de l'interminable conflit syrien.

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S’il faut des symboles à toute guerre, Alep est devenue, cette année, celui de l’interminable conflit syrien. Alep et ses enfants martyrs.

Remember Omran Daqneesh? He is still trapped in Eastern Aleppo, which is now being annihilated by Russia, Syria, and Iran. pic.twitter.com/qqwiPCL0C0

— valerie szybala. (@vszyb) 19 novembre 2016

Celui-ci, puisqu’il faut des symboles, fera le tour du monde. Omran a 4 ans. Il est sorti par une équipe de sauveteurs des décombres de sa maison qui vient d’essuyer un raid de l’aviation. Hagard, choqué, blessé. Omra n’a connu que la guerre. Son visage devient celui de ce conflit, sans fin.

Appuyé depuis fin 2015 par l’aviation russe, le régime de Bachar el-Assad tient. Aucune issue ne se dessine, l’ONU est paralysée et les grandes puissances tentent alors un premier cessez-le-feu. Assad accepte la trêve proposée par Washington et Moscou, le 22 février 2016, mais sous condition.

A quel moment les Occidentaux parlent-ils de cessez-le-feu ? Je pense que la réponse est claire : quand les hommes armés souffrent et que les défaites commencent. La première chose à savoir sur un cessez-le-feu, c’est qu’il intervient entre deux armées ou entre des Etats, mais jamais entre un Etat et des terroristes“, déclarait Bachar el-Assad.

Durant quelques semaines, les hostilités entre les troupes d’Assad et les rebelles vont se calmer. Dans l’ouest d’Alep, la vie reprend un cours presque normal.

C’est dans ce contexte que, convaincu de sa légitimité, le régime organise des élections législatives. Le président syrien, tout sourire vient voter ce 13 avril. Sans surprise, son parti obtient 80 % des voix. Le scrutin est organisé dans les territoires contrôlés par le régime.

La légitimité d’un président qui contrôle moins de la moitié de son pays ne fait aucun doute pour ses alliés. Avec la Russie, l’Iran s’engage dans le conflit auprès de Damas.

Nul doute que sans l’aviation russe, les troupes d’Assad, seules, n’auraient pas repris tous les territoires reconquis. Le soutien est précieux. En mars, Vladimir Poutine estime la mission accomplie et annonce le retrait d’une partie du contingent.

Mais alors qu‘à l’ouest d’Alep, on profite des joies de l‘été, en apparence du moins, à l’est, continuent de résonner les bombes, les cris des femmes et les pleurs des enfants… Saisissantes images de contraste d’un pays plus que jamais divisé en 2016, après cinq ans de guerre et dont le destin creuse les divisions au sein de la communauté internationale.

En septembre, à l’issue d’un marathon de négociations, John Kerry et Serguei Lavrov réendossent leurs habits de faiseurs de trêve. Les positions entre Washington et Moscou sont toujours irréconciliables, mais un accord est trouvé.

Nous croyons que le plan, tel qu’il a été établi, s’il est appliqué, s’il est suivi, a la capacité de créer un tournant, un changement clef“, expliquait alors John Kerry, le secrétaire d’Etat américain.

Le deuxième cessez-le-feu qui entre en vigueur le 12 septembre ne durera que quelques jours.
Après plusieurs accrocs, l’aviation américaine tue “par erreur”, dira-t-elle, plusieurs soldats syriens dans un bombardement. Assad annonce la fin de la trêve. A peine quelques heures après, “un convoi humanitaire du Croissant rouge“http://fr.euronews.com/2016/09/21/l-entente-russo-americaine-va-t-elle-tenir-en-syrie: est pris pour cible. Une vingtaine de personnes sont tuées. Le cessez-le-feu vole en éclats.

Syrie : l'enquête de l'ONU sur le bombardement du convoi humanitaire https://t.co/X4733I1p21pic.twitter.com/tKsOpTEfzM

— euronews en français (@euronewsfr) 18 novembre 2016

Et la guerre reprend de plus belle.
Début octobre, les 250 000 habitants coincés dans l’est d’Alep disent adieu au dernier grand hôpital de cette partie de la ville, détruit par un raid. L’hôpital M10 est hors service.
L’OMS tire la sonnette d’alarme.

Syrie: le principal hôpital d'Alep encore bombardé, hier #AFPpic.twitter.com/zXvpKHY1sp

— Agence France-Presse (@afpfr) 2 octobre 2016

Dans ce vacarme, des hommes d’une ONG syrienne s’organisent. Médecins, plombiers, boulangers, enseignants s’improvisent sauveteurs. Les casques blancs, qui ont fait voeux de neutralité sauvent des vies sous les décombres.

Les Casques blancs syriens : des héros anonymes https://t.co/0tIpR8OTe6pic.twitter.com/cLimgmliUP

— euronews en français (@euronewsfr) 6 octobre 2016

Tandis qu‘à Washington un nouveau président est élu, un tournant, peut-être…

Si, je dis, s’il va combattre les terroristes, bien sûr, nous deviendrons des alliés, un allié naturel de ce fait, comme avec les Russes, avec les Iraniens, avec beaucoup d’autres pays qui veulent vaincre les terroristes“, réagissait Bachar el-Assad à l‘élection de Donald Trump.

Alors que l‘équilibre des forces bascule en faveur de Bachar el-Assad en cette fin 2016, des familles démunies reviennent à Alep, dans les quartiers repris par le gouvernement.

L’une des plus vieilles villes du monde, classée au patrimoine mondial de l’humanité n’est plus qu’un champ de ruines…
Les ruines du printemps syrien et de la diplomatie internationale.

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