Maroc : début d'interdiction de la burqa, fabrication et vente

Maroc : début d'interdiction de la burqa, fabrication et vente
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Par Joël Chatreau
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L’information révélée par plusieurs médias au Maroc commence à provoquer de vifs débats à travers le pays.

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L’information révélée par plusieurs médias au Maroc commence à provoquer de vifs débats à travers le pays. La fabrication et la vente de la burqa, et même son importation, sont peu à peu interdites dans plusieurs villes. Un haut responsable du ministère marocain de l’Intérieur l’a confirmé à Le360, affirme ce site d’info sur internet en le citant : “Nous avons pris la mesure d’interdire totalement l’importation, la fabrication et la commercialisation de la burqa dans toutes les villes et localités du royaume”. Rien n’est spécifié pour le moment concernant le port de ce voile intégral originaire d’Afghanistan.

Sur le terrain, plusieurs autres médias marocains constatent que des consignes claires ont été données aux commerçants. A Taroudant notamment, chef-lieu de la province du Souss, dans le sud-ouest, une note officielle signée par le “pacha” (un haut fonctionnaire) ordonne aux marchands de la ville de “se débarrasser du stock de burqas” à compter de cette semaine. La circulaire spécifie que s’ils ne suivent pas cette mesure, les voiles à l’afghane seront saisis. A Casablanca, la capitale économique, un agent de l’Etat a préféré faire le tour des commerces de confection des habits traditionnels pour leur intimer de cesser toute fabrication de burqas.

La note diffusée à Taroudant publiée par le chercheur français Romain Caillet :

#LT Le document en arabe parle de la “burqa”, qui n'existe pas au Maroc, mais difficile de croire qu'ils fassent une directive pour rien. pic.twitter.com/e9qaAnYVhv

— Romain Caillet (@RomainCaillet) 9 janvier 2017

Après la burqa, le niqab ?

Les femmes marocaines qui portent le voile préfèrent largement le hijab, qui ne couvre que la chevelure. Chez les salafistes, le niqab, qui ne laisse voir que les yeux, est le plus répandu, ainsi que dans le nord du pays plus conservateur. Face au début d’interdiction de la burqa, les milieux salafistes justement ont déjà réagi au quart de tour. “Cette décision est un premier pas vers l’interdiction du niqab, confie l’un de ces religieux à l’Agence France-Presse (…) Elle va provoquer une scission au sein de la société”.

Le cheikh salafiste marocain Hammad Kabbadj :

Le #PJD se solidarise avec Hammad Kabbadjhttps://t.co/gE9J0DY423pic.twitter.com/OUXeKyMQik

— Actualité marocaine (@PushMaroc) September 16, 2016

“C’est inacceptable (…) d’interférer dans la commercialisation de la burqa”, s’indigne dans le journal en ligne Yabiladi le prédicateur islamiste controversé Hammad Kabbadj, du Parti de la justice et du développement. “Il est faux de penser que le voile intégral est un radicalisme”, poursuit-il. La sécurité est invoquée par les autorités pour justifier cette mesure, indiquent certains médias marocains. “Des radicaux utilisent la burqa, explique par exemple le site arabophone AlYaoum24, pour perpétrer des attentats terroristes”.

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